Friday, May 8, 2009
Genocide made infrance
Les responsables Politiques Francaises ont commis le genocide de Tutsis au Rwanda et restent Impunis.
Plus de 15 ans après les faits et en dépit des nombreux éléments factuels révélés sur le sujet, aucun des responsables politiques et militaires français présumés complices du génocide des Tutsi au Rwanda n’a été inculpé. Constatant les limites de nos institutions et des moyens de revendication traditionnels, le collectif Génocide made in France a agi dans le but de rendre visible l’Inavouable. Le 28 novembre 2007, pour dénoncer cette complicité de génocide, le collectif Génocide made in France décorait Hubert Védrine de colorant alimentaire délébile. C’est pour cette action que le collectif est poursuivi en justice. A cette occasion, le collectif Génocide made in France produit un documentaire révélateur du rôle de la France au Rwanda, et appelle chacun à le diffuser le plus largement possible. Secrétaire général de l’Elysée de 1991 à 1995, Hubert Védrine est l’un des responsables politiques français à avoir rendu l’Etat français co-auteur du génocide au Rwanda dans lequel périrent plus d’un million d’innocents. http://www.genocidemadeinfrance.com contact [at] genocidemadeinfrance.com
Wednesday, May 6, 2009
TEMOIGNAGE D’UN GENOCIDAIRE BURUNDAIS IMPLIQUANT LES CONGOLAIS DANS LE MASSACRE DE GATUMBA
INTERVIEW DE JEAN MINANI, 25 ANS, MEMBRE DES FNL APPREHENDE PEU APRES LES MASSACRES.
Ceux qui doutaient encore de l'implication des forces Congolaises dans le massacre de Gatumba, ce temoignage occulaire vous satisfairait, amoins que vous soyez des negationistes.
(Notons que l'on avait rencontré Jean Minani dans son lieu de détention le 30/08/04)
Jean Minani s'exiprime:
Q. Comment t’appelles-tu ?
R. Je m’appelle Minani Jean.
Q. Comment te retrouves-tu ici ?
R. Nous étions basés du côté de Rukoko lorsque des Mai-mai sont venus nous
contacter. Ils ont signé des conventions avec nos supérieurs. Nous, les subalternes,
ne savions pas de quoi il s’agissait ; on nous a dit que nous allions traverser pour le
Congo.
Q. Qui vous l’a dit ?
R. L’un des chefs Mai-mai
Q. Aviez-vous l’habitude de collaborer avec les Mai-mai ?
R. Non.
Q. Pourquoi alors avez-vous accepté spontanément à ce premier appel à l’aide ?
R. C’était une question d’argent.
Q. Combien vous avait-on promis ?
R. Autour de 30.000
Q. Francs Burundais ou dollars ?
R. Je crois qu’on avait changé les dollars en FBU.
33
Q. Combien étiez-vous ?
R. Nous étions vingt-trois.
Q. Que s’est-il passé à votre arrivée en RD Congo ?
R. Nous nous sommes joints à des Mai-mai et aux Interahamwe.
Q. Comment avez-vous su qu’il s’agissait des Interahamwe ?
R. Je sais les identifier par leur langue Kinyarwanda, alors que les Mai-mai parlent
différentes langues congolaises.
Q. Où avez-vous rejoint ces Interahamwe ?
R. C’était quelque part par-là, non loin de Rukoko, mais du côté congolais.
Q. Combien étiez-vous alors ?
R. A peu près 90.
Q. Que s’est-il passé par la suite ?
R. Notre chef nous a dit qu’il y avait une petite mission à faire et que cette mission
nous donnerait un peu d’argent. Nous, nous croyions qu’il s’agissait d’une mission
ordinaire, du genre des petits coups que nous menions pour nous procurer un peu
d’argent. Nous avons longé la Ruzizi, en descendant vers le sud pendant 2 jours et 2
nuits. Nous nous sommes arrêtés le vendredi, près d’un étang et à proximité d’un
pont.
En attendant la tombée de la nuit, on planifiait. C’est là que le chef mai-mai nous a
dit : « Nous allons exterminer ces chiens de Banyamulenge, en représailles des
nôtres qu’ils ont fait périr. » Vers 23 heures, nous avons lancé l’assaut, sur deux
colonnes. Une colonne s’est dirigée vers le camp militaire, deux autres se sont
dirigées vers le camp des Banyamulenge, qui a été encerclé. L’ordre était qu’on ne
tire pas sur les Congolais, mais seulement sur les Banyamulenge.
Q. Qui donnait pareils ordres ?
R. C’était le chef Mai Mai. Nous avons attaqué le camp, les uns usant des armes à
feu, les autres incendiant les abris à l’essence.
Q.Où aviez-vous pris de l’essence ?
R. Je ne sais pas, nous avons simplement remarqué que les Mai-mai étaient venus
avec de nombreuses petites bouteilles d’essence. A la fin de l’opération, on a sifflé
pour le rassemblement avant de reprendre la même voie pour rentrer d’où nous
étions venus.
Q. Tu nous as dit qu’il y avait deux groupes, l’un pour attaquer les militaires, l’autre
pour attaquer les réfugiés Banyamulenge. Toi, personnellement, de quel groupe
étais-tu ?
R. J’étais de ceux qui ont attaqué les réfugiés.
Q. Combien étiez-vous au total ?
R. Nous étions très nombreux, je ne peux donner d’estimation.
Q. Est-ce que tu avais des raisons personnelles de t’en prendre aux Banyamulenge ?
R. Non, je n’en avais pas. Je ne visais d’ailleurs personne en tirant, je m’efforçais de
tirer entre les tentes, alors que les autres tiraient dans les tentes.
Q. Comment s’appelle votre chef, celui qui vous a conduit à partir de Rukoko ?
R. Il s’appelle Sekis.
Q. Et celui des Mai-mai ?
R. Je ne le connais pas.
Q. Et l’adjoint de votre chef ?
R. Nous l’appelions Mani.
Q. Comment s’appelait le chef des Interahamwe. ?
R. Je ne le connais.
Q. Raconte-moi la suite, après votre opération.
R. Nous avons marché pendant deux jours. A la fin, les Mai-mai nous ont remerciés
pour le service rendu. Nous nous sommes séparés au niveau de Rugobagoba, du
côté RDC, par groupes de provenance.
Q. Lorsque vous avez quitté Rukoko, aviez-vous vos propres armes ?
R. Nous avions nos propres armes ; ceux venus du Congo avaient aussi des armes
et des munitions dans des sacs.
Q. Comment se transmettaient les ordres, vu que vous parliez différentes langues ?
R. Il y avait parmi nous des interprètes.
Q. Tu as dit que de la RD Congo étaient venus des Interahamwe et des Mai-mai. A
quelle formation appartenais-tu, en tant que burundais ?
R. J’étais du FNL, basé à Rukoko.
Q. Après avoir accompli votre besogne, combien d’argent avez-vous perçu ?
R. Ca dépend. Certains ont reçu 30.000FBU, d’autres, comme moi, ont reçu
seulement 1000 FBU, au prétexte que j’étais un piètre combattant.
Q. Tu as donc tué pour 1000 FBU ?
R. Oui.
Q .Revenons à l’opération de Gatumba ; qu’est-ce que vous vous disiez pendant le
massacre ?
R. On disait : « Il faut les exterminer »
Q. Comment différenciez-vous, de nuit, le quartier des Banyamulenge de celui
d’autres congolais ?
R. Il y avait quelqu’un parmi les Congolais qui maîtrisait bien le terrain.
Q. Qui est-il ?
R. Je ne le connais pas
Q. Toi, personnellement, comment, as-tu réagi lorsque tu as appris, le lendemain, le
bilan du massacre auquel tu as participé pour 1000 FBU ?
R. J’en ai été très sincèrement meurtri.
Q. Comment as-tu été arrêté ?
R. Après cette opération, j’ai fui mon groupe, abandonnant là-bas mon arme. J’ai
longtemps marché en longeant la Ruzizi, jusqu’au moment où j’ai été appréhendé
par les forces de l’ordre. On m’a conduit à la zone, et même au camp de Gatumba où
j’ai reconstitué la scène du massacre.
Q.. Combien d’années as-tu passé au FNL ?
R. Quatre ans.
Q. Pourquoi est-ce seulement maintenant que tu as quitté ce mouvement ?
R. Je me suis rendu compte que ce n’était pas rentable.
Q. Avais-tu participé auparavant à des massacres similaires à celui de Gatumba ?
R. Non.
Q. Etait-ce la première fois que tu allais au front ?
R. Non, j’ai participé à d’autres attaques à Rutahana, à Rukoko, à Mabayi, à
Mugwi et à Gatoki , rien qu’au Burundi. Je n’avais jamais combattu au Congo.
Q. Où as-tu appris le métier des armes ?
R. Ici au pays, à Rugobagoba.
Q. Quel âge as-tu ?
R. Vingt -cinq ans seulement.
Q. Es-tu marié ?
R. Non
Q. As-tu des parents ?
R. Non, ils sont tous morts.
Q. Tu as de la famille ?
R. Non, je n’ai pas de famille.
Q. Quel est ton désir actuel ?
R. Je désire qu’on me libère pour que j’aille vivre de l’agriculture.
Q. Ne crains-tu pas les représailles du FNL pour avoir dévoilé leurs actes sur les
ondes des radios internationales ?
R. Non, ils n’oseraient pas venir me chercher, ils craignent les forces de l’ordre.
Q. Est-ce qu’il y a des FNL au Congo ?
R. Je n’en sais rien.
Q. En 4 ans au sein des FNL, combien de personnes as-tu tuées ?
R. Vingt seulement.
Q. Et à Gatumba ?
R. Approximativement, j’en ai tué trois.
Q. Avez-vous emporté des biens pillés du camp ?
R. Non, on n’a rien emporté ; moi personnellement, je suis revenu tel que j’étais parti.
Q. Avez-vous enlevé des gens du camp ?
R. Oui, on n’en a enlevé trois, mais on les a par la suite relâchés. Je ne sais ce qu’ils
sont devenus.
Q. On a appris que vous aviez aussi des femmes dans vos rangs, que c’était elles
qui chantaient et jouaient du tam-tam.
R. Non, c’est tout le monde qui chantait au rythme du tam-tam. On chantait des
mélodies mai-mai, pour se remonter le moral, sans en comprendre les paroles.
Q. Et d’où venaient les tam-tams ?
R. C’était les Mai-mai qui les avaient amenés.
Q. Est-ce que tu souhaiterais rencontrer les familles de ces trois- là que tu as tués au
camp ?
R. Non.
Q. Pourquoi ?
R. Non, ils ne me pardonneraient pas. Ils ne peuvent pas me pardonner.
Q. Et pourquoi penses-tu qu’ils ne te pardonneraient pas ?
R. Ils ne peuvent pas me pardonner.
Source/Reference:
Publie par Christiane Kayser dans le “Devoir de mémoire et responsabilité partagée pour l’avenir
REGARDS CROISES REVUE TRIMESTRIELLE Décembre 2004 N° 013”
http://www.pole-institute.org/documents/regard13.pdf
Ceux qui doutaient encore de l'implication des forces Congolaises dans le massacre de Gatumba, ce temoignage occulaire vous satisfairait, amoins que vous soyez des negationistes.
(Notons que l'on avait rencontré Jean Minani dans son lieu de détention le 30/08/04)
Jean Minani s'exiprime:
Q. Comment t’appelles-tu ?
R. Je m’appelle Minani Jean.
Q. Comment te retrouves-tu ici ?
R. Nous étions basés du côté de Rukoko lorsque des Mai-mai sont venus nous
contacter. Ils ont signé des conventions avec nos supérieurs. Nous, les subalternes,
ne savions pas de quoi il s’agissait ; on nous a dit que nous allions traverser pour le
Congo.
Q. Qui vous l’a dit ?
R. L’un des chefs Mai-mai
Q. Aviez-vous l’habitude de collaborer avec les Mai-mai ?
R. Non.
Q. Pourquoi alors avez-vous accepté spontanément à ce premier appel à l’aide ?
R. C’était une question d’argent.
Q. Combien vous avait-on promis ?
R. Autour de 30.000
Q. Francs Burundais ou dollars ?
R. Je crois qu’on avait changé les dollars en FBU.
33
Q. Combien étiez-vous ?
R. Nous étions vingt-trois.
Q. Que s’est-il passé à votre arrivée en RD Congo ?
R. Nous nous sommes joints à des Mai-mai et aux Interahamwe.
Q. Comment avez-vous su qu’il s’agissait des Interahamwe ?
R. Je sais les identifier par leur langue Kinyarwanda, alors que les Mai-mai parlent
différentes langues congolaises.
Q. Où avez-vous rejoint ces Interahamwe ?
R. C’était quelque part par-là, non loin de Rukoko, mais du côté congolais.
Q. Combien étiez-vous alors ?
R. A peu près 90.
Q. Que s’est-il passé par la suite ?
R. Notre chef nous a dit qu’il y avait une petite mission à faire et que cette mission
nous donnerait un peu d’argent. Nous, nous croyions qu’il s’agissait d’une mission
ordinaire, du genre des petits coups que nous menions pour nous procurer un peu
d’argent. Nous avons longé la Ruzizi, en descendant vers le sud pendant 2 jours et 2
nuits. Nous nous sommes arrêtés le vendredi, près d’un étang et à proximité d’un
pont.
En attendant la tombée de la nuit, on planifiait. C’est là que le chef mai-mai nous a
dit : « Nous allons exterminer ces chiens de Banyamulenge, en représailles des
nôtres qu’ils ont fait périr. » Vers 23 heures, nous avons lancé l’assaut, sur deux
colonnes. Une colonne s’est dirigée vers le camp militaire, deux autres se sont
dirigées vers le camp des Banyamulenge, qui a été encerclé. L’ordre était qu’on ne
tire pas sur les Congolais, mais seulement sur les Banyamulenge.
Q. Qui donnait pareils ordres ?
R. C’était le chef Mai Mai. Nous avons attaqué le camp, les uns usant des armes à
feu, les autres incendiant les abris à l’essence.
Q.Où aviez-vous pris de l’essence ?
R. Je ne sais pas, nous avons simplement remarqué que les Mai-mai étaient venus
avec de nombreuses petites bouteilles d’essence. A la fin de l’opération, on a sifflé
pour le rassemblement avant de reprendre la même voie pour rentrer d’où nous
étions venus.
Q. Tu nous as dit qu’il y avait deux groupes, l’un pour attaquer les militaires, l’autre
pour attaquer les réfugiés Banyamulenge. Toi, personnellement, de quel groupe
étais-tu ?
R. J’étais de ceux qui ont attaqué les réfugiés.
Q. Combien étiez-vous au total ?
R. Nous étions très nombreux, je ne peux donner d’estimation.
Q. Est-ce que tu avais des raisons personnelles de t’en prendre aux Banyamulenge ?
R. Non, je n’en avais pas. Je ne visais d’ailleurs personne en tirant, je m’efforçais de
tirer entre les tentes, alors que les autres tiraient dans les tentes.
Q. Comment s’appelle votre chef, celui qui vous a conduit à partir de Rukoko ?
R. Il s’appelle Sekis.
Q. Et celui des Mai-mai ?
R. Je ne le connais pas.
Q. Et l’adjoint de votre chef ?
R. Nous l’appelions Mani.
Q. Comment s’appelait le chef des Interahamwe. ?
R. Je ne le connais.
Q. Raconte-moi la suite, après votre opération.
R. Nous avons marché pendant deux jours. A la fin, les Mai-mai nous ont remerciés
pour le service rendu. Nous nous sommes séparés au niveau de Rugobagoba, du
côté RDC, par groupes de provenance.
Q. Lorsque vous avez quitté Rukoko, aviez-vous vos propres armes ?
R. Nous avions nos propres armes ; ceux venus du Congo avaient aussi des armes
et des munitions dans des sacs.
Q. Comment se transmettaient les ordres, vu que vous parliez différentes langues ?
R. Il y avait parmi nous des interprètes.
Q. Tu as dit que de la RD Congo étaient venus des Interahamwe et des Mai-mai. A
quelle formation appartenais-tu, en tant que burundais ?
R. J’étais du FNL, basé à Rukoko.
Q. Après avoir accompli votre besogne, combien d’argent avez-vous perçu ?
R. Ca dépend. Certains ont reçu 30.000FBU, d’autres, comme moi, ont reçu
seulement 1000 FBU, au prétexte que j’étais un piètre combattant.
Q. Tu as donc tué pour 1000 FBU ?
R. Oui.
Q .Revenons à l’opération de Gatumba ; qu’est-ce que vous vous disiez pendant le
massacre ?
R. On disait : « Il faut les exterminer »
Q. Comment différenciez-vous, de nuit, le quartier des Banyamulenge de celui
d’autres congolais ?
R. Il y avait quelqu’un parmi les Congolais qui maîtrisait bien le terrain.
Q. Qui est-il ?
R. Je ne le connais pas
Q. Toi, personnellement, comment, as-tu réagi lorsque tu as appris, le lendemain, le
bilan du massacre auquel tu as participé pour 1000 FBU ?
R. J’en ai été très sincèrement meurtri.
Q. Comment as-tu été arrêté ?
R. Après cette opération, j’ai fui mon groupe, abandonnant là-bas mon arme. J’ai
longtemps marché en longeant la Ruzizi, jusqu’au moment où j’ai été appréhendé
par les forces de l’ordre. On m’a conduit à la zone, et même au camp de Gatumba où
j’ai reconstitué la scène du massacre.
Q.. Combien d’années as-tu passé au FNL ?
R. Quatre ans.
Q. Pourquoi est-ce seulement maintenant que tu as quitté ce mouvement ?
R. Je me suis rendu compte que ce n’était pas rentable.
Q. Avais-tu participé auparavant à des massacres similaires à celui de Gatumba ?
R. Non.
Q. Etait-ce la première fois que tu allais au front ?
R. Non, j’ai participé à d’autres attaques à Rutahana, à Rukoko, à Mabayi, à
Mugwi et à Gatoki , rien qu’au Burundi. Je n’avais jamais combattu au Congo.
Q. Où as-tu appris le métier des armes ?
R. Ici au pays, à Rugobagoba.
Q. Quel âge as-tu ?
R. Vingt -cinq ans seulement.
Q. Es-tu marié ?
R. Non
Q. As-tu des parents ?
R. Non, ils sont tous morts.
Q. Tu as de la famille ?
R. Non, je n’ai pas de famille.
Q. Quel est ton désir actuel ?
R. Je désire qu’on me libère pour que j’aille vivre de l’agriculture.
Q. Ne crains-tu pas les représailles du FNL pour avoir dévoilé leurs actes sur les
ondes des radios internationales ?
R. Non, ils n’oseraient pas venir me chercher, ils craignent les forces de l’ordre.
Q. Est-ce qu’il y a des FNL au Congo ?
R. Je n’en sais rien.
Q. En 4 ans au sein des FNL, combien de personnes as-tu tuées ?
R. Vingt seulement.
Q. Et à Gatumba ?
R. Approximativement, j’en ai tué trois.
Q. Avez-vous emporté des biens pillés du camp ?
R. Non, on n’a rien emporté ; moi personnellement, je suis revenu tel que j’étais parti.
Q. Avez-vous enlevé des gens du camp ?
R. Oui, on n’en a enlevé trois, mais on les a par la suite relâchés. Je ne sais ce qu’ils
sont devenus.
Q. On a appris que vous aviez aussi des femmes dans vos rangs, que c’était elles
qui chantaient et jouaient du tam-tam.
R. Non, c’est tout le monde qui chantait au rythme du tam-tam. On chantait des
mélodies mai-mai, pour se remonter le moral, sans en comprendre les paroles.
Q. Et d’où venaient les tam-tams ?
R. C’était les Mai-mai qui les avaient amenés.
Q. Est-ce que tu souhaiterais rencontrer les familles de ces trois- là que tu as tués au
camp ?
R. Non.
Q. Pourquoi ?
R. Non, ils ne me pardonneraient pas. Ils ne peuvent pas me pardonner.
Q. Et pourquoi penses-tu qu’ils ne te pardonneraient pas ?
R. Ils ne peuvent pas me pardonner.
Source/Reference:
Publie par Christiane Kayser dans le “Devoir de mémoire et responsabilité partagée pour l’avenir
REGARDS CROISES REVUE TRIMESTRIELLE Décembre 2004 N° 013”
http://www.pole-institute.org/documents/regard13.pdf
Subscribe to:
Posts (Atom)