Tuesday, October 6, 2009
THE TRAGIC DEATH OF FORMER VICE GOVERNOR OF SOUTHERN KIVU, MR. BENJAMIN SERUKIZA
Died this Tuesday October 06th 2009 to brain cancer, former vice-governor Serukiza was pursuing his medical care in the United States of America for over 3 months. An official tribute is planned but the date and place still unknown. The members of the Banyamulenge community across the world expect sadly and silently to drop a bouquet of flowers or a candle at the foot of their son leader. Many Banyamulenge leaders, including former Vice President of the Republic of Congo Mr Azarias Ruberwa and former Minister of Economy, Senator Moses Nyarugabo are expected soon to make declarations and will reach there to express their solidarity with the family of the late Benjamin Serukiza, died after nearly a year of agony.
I feel pain, great pain for this man I had the pleasure to meet and make him my friend. I cried since this tragic news was announced and I write this article not only to express my sincere condolences to the family and `the Banyamulenge community tested, but also a tribute to him because it is the least thing he could expect from me, a friend and colleague in the struggle for the rights of our people. If he could speak today, Serukiza would say he knew that “in a time like this, Muhoza would write important the works I have done for my people and my country”.
I remember the good times I spent with Serukiza in Brussels in September 2007. We talked about politics, culture, and religion. I remember what he answered me when I condemned him and his team for not using all means necessary to ensure the political survival of their regime during the time of RCD, in response, Benjamin said that he believes in a Christian driven politics. He spoke at length about his Christian values that guided his political and social life. I have no doubt that it was because of his integrity and his faith that he has been assigned the task of the Truth and Reconciliation in Congo . A mission he died about to accomplish.
I hope the tragic death of our compatriot can at least serve as an awareness for us all that our days here on earth are too little of a time, and that we should all work with integrity now!
I call all my brothers Banyamulenge to be constantly alert to our calls and give our bodies and souls to serve our people and our country as has been our brother deceased Banjamin. May the Lord jealously guard his soul and strengthen his family and all of us. Ben, I will miss you so much man!
Be eternally Blessed
Muhoza Akim
Journal Minembwe
Tuesday, August 18, 2009
MEMORANDUM DES DEPUTES DU KIVU A HILLARY CLINTON: PREUVE DE MANQUE DE MATURITE POLITIQUE
MADAME LA SECRETAIRE D’ETAT AMERICAINE,
C /° Ambassade des USA à Kinshasa, En RD Congo.
Nous, Députés Nationaux, représentants élus de la population du Sud-Kivu, saluons votre passage dans notre pays et vous chargeons de transmettre nos souhaits de meilleurs vœux de succès à l’actuel Locataire de la Maison Blanche à l’occasion de sa brillante élection à la tête des USA.
Nous profitons de l’occasion nous offerte par votre présence sur la terre de nos aïeux , pour porter à votre connaissance que la RD Congo que vous visitez à ce jour est un pays non seulement sinistré de suite de différentes guerres d’agression injustement imposées à nos populations depuis bientôt quinze (15) ans, mais aussi un pays où le processus démocratique piloté par l’ONU s’enlise , mettant ainsi en doute la crédibilité des Nations Unies dans un pays qui, tout au long de son histoire, n'a cessé d'être dans le camp de cette gigantesque Organisation mondiale tant lors de 2 guerres mondiales que de la guerre froide.
Voilà pourquoi, de prime abord, nous exhortons l’Administration OBAMA de se pencher sur les deux points suivants :
1) Au nom des milliers des femmes violées, enterrées vivantes, des hommes émasculés et toutes les personnes tuées à l'Est de la RD Congo en général, au Sud-Kivu en particulier ; nous vous prions de joindre votre voix à la nôtre pour exiger la fin de l'impunité, d’abord par l'arrestation immédiate de tous les responsables de cette tragédie y compris Laurent Nkundabatware, Bosco Ntaganda et autres complices de tout bord car auteurs et co-auteurs de diverses exactions au cœur de cette tragédie congolaise tant décriée.
Ce faisant, les USA, auront contribué aux yeux du monde, à mettre fin à cette politique injuste et partiale qui assure le soutien et la longévité aux régimes dont les dirigeants accusent des abus du pouvoir et un déficit démocratique caractérisé par le favoritisme à outrance d’une poignée des gens au détriment de la majorité des habitants de l'Afrique Centrale.
Aussi, pouvons-nous, au jour d’aujourd’hui, vous confirmer que la partie orientale de la RD Congo est devenue un oasis d’extermination des populations innocentes sans défense et sans assistance aucunes, en présence d’une armée sélectivement constituée des bourreaux en ce compris des anciens FDLR rapatriés au Rwanda, y recyclés puis renvoyés au sein du CNDP pour leur incorporation dans les FARDC.
Bref, une guerre d’usure est savamment entretenue et minutieusement alimentée pour le pillage de nos ressources, le dépeuplement des territoires concernés par cette guerre et très bientôt leur balkanisation.
2) Cette politique a conduit notamment au renforcement des puissances mono-ethniques au Rwanda (au nom d’un génocide à responsabilité s partagées) et en Ouganda, au point où plus ou moins 10% de la population maintiennent en domination plus de 90% de la population. C’est ici le lieu de stigmatiser que fort du soutien des USA et de la Grande Bretagne principalement, le Rwanda a déversé sa haine tribale sur la RD Congo où son soutien et sa participation aux côtés des pseudo-mouvements insurrectionnels sont une flagrance indéniable.
En effet, l’implication des firmes multinationales dans la livraison des armes et le pillage des richesses de la République Démocratique du Congo pour le cas des grandes puissances d’un côté et de l’autre, les cas de Mutebusi, de Nkundabatware, de Bosco Ntaganda et la présence flagrante de beaucoup de militaires rwandais au sein des troupes intégrées du CNDP pour le cas du Rwanda ; confirment notre assertion.
Madame la Secrétaire d’Etat,
Votre voyage en Afrique aux lendemains de la prise du pouvoir par Son Excellence BARACK Hussein Obama ne manque pas d’intérêts et suscite d’énormes espoirs chez le peuple congolais meurtri depuis les régimes précédents aux USA, étant donné que la présence d’une personnalité de l’Administration américaine de votre rang sur le sol congolais date des années 1990.
Voilà pourquoi, en sus de ces quelques préoccupations majeures ci-haut décrites, nous nous permettons de vous tenir copie de notre mémo remis à leurs Excellences membres de la délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU qui était de passage eux aussi en RD Congo en date du 19 Mai 2009, lequel mémo retrace le drame dont est victime le peuple congolais et qui se résume comme suit :
« C’est depuis 1994 que des Hutu, superbement armés, fuyant l’avancée de l’Armée Patriotique Rwandaise traversent les frontières congolaises à la faveur de l’opération Onusienne dénommée « turquoise », chapeautée par la France. Ces Hutu s’installent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et ce, en violation flagrante de toutes les normes internationales régissant le droit d’asile ou de refuge.
Connus sous le nom des « Interahamwe » ou FDLR, Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, etc., ces Hutu se singularisent particulièrement en RD Congo par la pratique des actes de pillages, de viols, de massacres etc. Et depuis, ils sont devenus un prétexte pour les autorités de Kigali de justifier la présence, en RD Congo de leur armée régulière, du reste coresponsable des actuelles atrocités et massacres subis par notre peuple à Makobola, Kasika, Katogota, Lemera, Nindja, Kaniola, Kalambi, Bunyakiri, Kaziba, Luhwindja, Kalonge, Bukavu, Uvira,Kiliba, Katumba, Kalehe, Bwegera, Kamituga, Mwenga, Shabunda, Lugushwa, Ngando, Ndolera, Kigulube,Bijombo, Masango, Tubimbi, Kakungwe, Mushago, Kitutu, Lubuga, Mutambala, Fizi, Minembwe, Bibokoboko, Baraka, Kagabwe pour ne citer que ceux là, en ce qui concerne le Sud-Kivu.
Notons en passant pour souligner que l’histoire du Rwanda est émaillée par des guerres cycliques et fratricides édictées par l’esprit de non tolérance et de vengeance entre les Hutu et les Tutsi. Ainsi donc lorsque ce sont les rwandais de l’ethnie Tutsi qui sont au pouvoir, leurs congénères de la composante majoritaire, les Hutu, vont en exil. Et vice-versa. La RD Congo devenant ainsi chaque fois, le pays de pérégrination des uns et des autres.
Bien plus, Nous, Députés nationaux du Sud Kivu non seulement dénonçons le silence coupable de la Communauté Internationale en général, des USA en particulier, Nation par excellence qui encense la démocratie et la paix ; mais aussi nous indignons du rôle des organisations internationales spécialisées dans la défense des droits de l’homme qui ne font pas assez comme ailleurs en face de cette tragédie qui couve le génocide congolais.
Des pistes des solutions pour le retour et le rétablissement de la paix ont été explorées par le Gouvernement congolais, mais hélas, celles-ci se sont butées à la mauvaise foi des tireurs de ficelles externes de cette guerre qui s’appuient sur des complicités internes.
Citons entre autres, à titre illustratif:
La rencontre de Sun-City en Afrique du Sud avec le dialogue inter-congolais qui a abouti au système de transition dit 1+4, la Conférence de Goma en janvier 2008, et plus récemment les opérations conjointes RDC/Rwanda pour la traque des FDRL. Ces opérations conjointes sont émaillées des dégâts collatéraux au Nord Kivu et au Sud Kivu où nous déplorons tous aujourd’hui des pertes en vies humaines doublées d’autres conséquences fâcheuses incalculables : mouvements massifs des populations, famine, maladies, destructions méchantes des biens et des infrastructures, pillages des ressources naturelles, viols, vols, et autres traitements dégradants…
Pour mieux dire, le peuple congolais, votre frère, ami et allié de tous les temps, ne mérite pas ces traitements inhumains. Il a tout donné pour que revienne la paix dans la Région des Grands lacs. Plus rien ne lui reste à donner pour assouvir les appétits gloutons et bellicistes de ses voisins. Le peuple congolais a même vainement obéi et rencontré tous les prétextes et autres subterfuges fallacieux à la base desquels des guerres injustes lui ont été imposées : Cas de la nationalité, accès et partage du pouvoir politique et militaire, instauration d’une démocratie pluraliste sincère, mixage, intégration pour les uns, brassage pour les autres, rapatriement des réfugiés rwandais, traque des éléments FDRL etc.
Face à ce tableau sombre, Nous, Députés nationaux de la Province du Sud-Kivu, forts de notre expérience et solidaires avec notre population qui nous a élus, estimons que la paix gagnée au bout des canons est toujours éphémère.
C’est pourquoi, et ce pour une paix durable sécurisant chacune des parties en présence dans la sous-région des Grands Lacs africains, nous vous proposons entre autres les pistes des solutions suivantes :
1.-Que la Communauté Internationale exige du Président Paul Kagame, l’organisation d’un dialogue inter-rwandais qui regrouperait autour d’une même table toutes les composantes des tribus rwandaises, de l’extérieur comme de l’intérieur pour trouver des solutions aux problèmes internes qui les opposent.
2.-L’implication des Etats-Unis d’Amérique pour l’instauration au Rwanda d’une démocratie équilibrée, bien pensée et non discriminatoire à l’instar de la position ( que nous saluons positivement) de votre gouvernement actuel face aux conflits entre l’Etat d’Israël et de la Palestine. Ceci pour le rétablissement d’une paix définitive d’une part entre Rwandais eux-mêmes sur leur sol et d’autre part entre l’Etat rwandais et celui de la RD Congo.
3.-La contribution stricte des USA dans la réglementation de la vente, de la livraison et de l’achat des armes et munitions de guerre à l’endroit des dirigeants impliqués dans le conflit armé qui sévit dans la sous-région des pays des Grands-Lacs : le Rwanda, l’Ouganda essentiellement.
4.-La mise sous embargo de toutes les firmes américaines et occidentales trafiquant les matières précieuses dites du « sang » (coltan, diamant, or, cassitérite etc.).
5.-L’instauration d’une justice internationale (Cour Pénale Internationale) équitable qui châtierait impitoyablement tous les dirigeants politiques et autres opérateurs économiques de la sous-région ou d’ailleurs, impliqués dans les combines de cette guerre.
6.-La mise sur pied d’un plan de développement avec des projets intégrateurs pragmatiques dans la sous-région des pays des Grands-Lacs en général, à l’Est de la République Démocratique du Congo en particulier, à l’instar du Plan Marshall.
7.-L’implication accrue de la MONUC d’abord dans le triage des éléments rwandais intégrés au sein du CNDP pour qu’ils rentrent dans leur pays, le Rwanda, et ensuite obtenir l’éloignement en dehors des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu de tous les officiers militaires et hommes des troupes, toutes tendances confondues, qui ont presté dans cette partie de la République pendant la période des conflits armés.
8.-La redéfinition de la mission et du rôle de la MONUC, Mission d’Observation des Nations-Unies en République Démocratique du Congo, en vue d’éviter les atrocités et les exactions tant déplorées.
9.-En définitive, Nous, Députés nationaux du Sud-Kivu, espérons vivement que votre séjour dans notre pays, contrairement aux expériences amères et tristes (politique, diplomatique, économique, commerciale, sociale, culturelle, humanitaire. ..) du passé vécu et aux dires de certains analystes avisés de l'histoire de la RD Congo, va désormais, poser les jalons d'une coopération bilatérale sincère et avantageuse, tant pour le peuple américain que pour le peuple congolais.
Ainsi donc, dans le cadre de cette coopération que nous souhaitons réciproque et harmonieuse; et compte tenu de la position géostratégique de la RD Congo, recommandons à l'Administration Obama de traiter directement avec des Institutions congolaises légalement établies en lieu et place des intermédiaires ou des sous-traitants.
Fait à Kinshasa, le 05 Août 2009.
Les Députés du Sud-Kivu présents à Kinshasa
1. Hon KANYEGERE LWABOSHI Samuel, (243) 990903345
2. Hon BIRINDWA CHANIKIRE Solide, (243) 990903329
3.Hon MASUMBUKO BASHOMBA Christophe, (243) 990903364
4.Hon BASHOMBERWA LALIA Marthe, (243) 9909031155. Hon KIKA ZAMUDA Marie-Jeanne, (243)909036256. Hon BAPOLISI BAHUGA Paulin ,(243) 990903113
7. Hon BITAKWIRA BIHONA-HAYI Justin, (243)990903330
8. Hon MPANANO NTAMWENGE Roger, (243)990902475
9. Hon BUHERWA LUPINI Désiré,
Texte distribué par:
Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana,
Ph.D.2311 rue CentreMontréal (Québec)Canada H3K 1J6
Tél. (514) 937-2362
Fax (514) 937-9693
Monday, August 10, 2009
REMEMBERING THE GATUMBA MASSACRE
Five years after the Gatumba the Massacre of Congolese Tutsi "Banyamulenge" refugees: Has any thing Changed lesson?
Starting August 13th, 2009 all Banyamulenge community around the world will be commemorating the tragic massacre event at a refugee camp in Burundi, 13 August 2004.
On 13 August we commemorate the 5th anniversary of the Gatumba massacre, when a group of gunmen crossed the DRCongo boarder into Burundi, from the Mayi mayi and FNL extremist group, shot and killed 168 women, children, and men; injured over 500 people in a refugee camp of Gatumba in Burundi. The Agatha Rwasa's PALIPEHUTU-FNL terror group claimed responsibility immediately after.
The assailants used automatic military weapons, and grenades to kill and burn innocent Banyamulenge refugees and Babembe victims of good co-habitation.
Although a UN report on the Gatumba massacre confirmed that the killings were conducted by PALIPEHUTU-FNL together with other negative forces from the Democratic Republic of Congo and Rwanda, Agatha Rwasa, the head of the FNL party in Burundi, is still walking free as though nothing happened.
In North America, the event will be commemorated in NewHamphire, U.S.A, and Winnipeg, in Canada. You can read about the event as it happened at: http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/3564358.stm
Hakizimana M.
Friday, August 7, 2009
ANALYSE SUR LE ZAÏRE PAR UN GROUPE DE RÉFLEXION
Par: "GROUPE DE RÉFLEXION ET D’ANALYSE SUR LE ZAÏRE"
Introduction.
Une nouvelle fois la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) revient sur la scène médiatique par des images de violence et de désolation gratuites, des rebellions et agressions qui n’en finissent pas et une prétendue libération qui a avorté. En effet c’est par la province orientale du Kivu que vient de partir une nouvelle campagne militaire depuis le 2 août 1998, par les mêmes acteurs dont l’identification (rwandais et ougandais brandissant la veille carte des Tutsi « banyamulenge ») reste ambiguë a volonté mais cette fois pour une autre raison renverser l’ancien allié Kabila accusé de corruption, de népotisme, de mauvaise gestion et de manque de vision politique. Comment comprendre ce revirement brusque des alliances nouées sous la bénédiction de certaines puissances occidentales il y a deux ans?.
Comment sortir durablement de la crise Une crise prévisible avec les alliances circonstancielles nouées pour des agendas précis des régimes rwandais et ougandais a l’Est de l’ex-Zaire. Pour comprendre l’évolution actuelle au Congo de Kabila il faut se rappeler la nature de la coalition ayant enfanté en novembre 1996 l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), parce que les géniteurs de cette organisation avaient chacun un agenda précis. Pour les régimes tutsi de Kigali et de Bujumbura il s’agissait, sous la manipulation réussie de la prétendue question de nationalité des Tutsi résidants au Zaïre1, de démanteler les camps des réfugiés Hutus dans les deux Kivu, de « nettoyer » les zones frontalières de l’ex-taire des anciennes forces armées rwandaises pour se sécuriser contre toute tentative de reconquête éventuelle de leur part, enfin une certaine idée d’expansion .
Nous savons que le phénomène migratoire (transplantés coloniaux entre 1930-1947, réfugiés de 1958-1975, clandestins, immigrés légaux) et une mauvaise gestion administrative et législative de cette question par le régime Mobutu a créé une confusion dans le statut politique entre populations zaïroises et immigrés rwandais qui se traduit sous la question de la nationalité.
Mais à notre avis cette question de droit interne n’avait pas besoin être manipulée par les puissances étrangères car elles ne peuvent pas la résoudre, tout en faisant de ces populations de jouets à leur guise pour leur faire exécuter des actions militaires au profit de la « mondialisation ». territoriale pour offrir à Kigali un réservoir des ressources économiques. Dès l’occupation du Kivu un pillage systématique des infrastructures, des métaux précieux, des produits agroindustriels, la quasi totalité du cheptel bovin (1 millions de têtes) du Kivu, des véhicules a commencé jusqu’à ce jour2. Pour le régime Hima d’Ouganda il fallait couper des bases arrières supposées de sa propre rébellion sévissant a l’ouest, et qui bénéficiait d’un soutien ethnotransfrontalier auprès des populations Banande du Nord-Kivu. Ensuite d’aider son poulain au pouvoir a Kigali, tout en se débarrassant d’encombrantes milices tutsi rwandaises ayant combattu pour mener le président Yoweri Museveni au pouvoir en 1986.
Sans l’importante aide multiforme donnée dans toute l’opération par les USA et la Grande Bretagne qui voulaient contrôler des ressources minières stratégiques de l’ex-Zaïre, i1 est probable que l’aventure aurait tourné court.
Si cette coalition, avec l’appui extorqué à la population (avec le phénomène Kabila) et de l’armée de Mobutu qui n’a pas combattu, est arrivée à prendre le pouvoir à Kinshasa, les régions martyres du Kivu théâtres de tous les commencements sont restées incontrôlées par le pouvoir central.Gérard PRUNIER écrivait « ... un conflit triangulaire persistait entre les « autochtones », les « rwandophones » et les .forces armées congolaises qui sont les plus souvent composées des Balubas du Katanga - affrontant selon des schémas d’alliance fluctuants, tant entre eux que vis-à-vis des rwandoougandais. (..) On peut dire que les rwandophones tutsi collaborent avec les forces rwando-Ougandaises, les rwandophones Hutus les combattent en alliance avec les autochtones, et les FAC ‘flottent » au milieu, tentant plutôt mal que bien - de rétablir un semblant de contrôle national sur cette turbulence régionale... ».
Ce pillage s’est étendu avec la conquête de tout le pays. A Kinshasa par exemple entre mai-août 1997 les véhicules et biens pillés furent stockés aux camp Kokolo et Tshasthi et transportés nuitamment sur l’aéroport de Ndjili où des cargos militaires venus du Rwanda les embarquaient. Kabila n’a jamais dénoncé ces pillages, par contre il décidera que pour une année l’importation des automobiles était exemptée des frais douaniers. Sur le début de ce pillage du Kivu lire Le SOIR du 3 mars 1997, p.8 et Groupe d’Analyse et d’information sur le Zaïre (GRAZ), « Sur l’actuelle guerre au Zaïre (Note du 11 mars 1997, pp. l l) » et « La guerre à l’Est du Zaïre : Quid du manichéisme trompeur ? (Note du 20 mars 1997, 3pp) » . armements, renseignements, conseils et formation, corruption des officiers de Mobutu, guerre psychologique... lire aussi Filip REYTJENS, « La rébellion au Congo-Zaïre: une affaire des voisins », in Hérodote.
Revue de géographie et de géopolitique, No 86/87, 3eme trimestre 1997, Paris, p.57-77. A cette aide militaire diverse s’ajoute l’inaction obtenue auprès de l’ONU et des anciens alliés de Mobutu comme la France et les pays francophones d’Afrique en tête, la mobilisation d’une coalition australoafricaine essentiellement anglophone pour divers apports à « l’opération Kabila ». Les crimes commis dans l’ex-Zaïre sont ainsi des crimes « globaux ». 5 Gérard PRUNIER, « Convoitises multiples sur le Kivu. Une poudrière au coeur du Congo-Kinshasa », in Le Monde diplomatique, juillet 1998, p.14. 3 Des accords entre les régimes Kabila, Museveni et Kagamé donnaient un droit quasi absolu aux troupes rwando-ougandaises d’entrer au Kivu quand elles voulaient. En octobre 1997 le vice-ministre de l’intérieur de Kabila, Faustin MUNENE, déclarait à Goma que les frontières entre le Rwanda et la RD du Congo n’existaient plus parce qu’à son avis les créateurs de celles-ci (paraît-il Mobutu et Habyarimana) n’existaient plus. Cette lecture fantaisiste de l’histoire a permis à l’Ouganda d’installer un quartier général à 15 km à l’intérieur des frontières du Congo à Ntabi au Nord-Kivu sans opposition de Kabila 6. Les rwando-ougandais ont occupé l’Est de la RDC depuis deux ans qu’ils ont eu logiquement le temps et le loisir de « nettoyer » cette région de leurs propres rebelles, comme ils ont massacré les réfugiés rwandais (200.000 selon l’ONU) et les congolais (100.000 selon les estimations locales). Reprocher à Kabila de n’avoir pas fait ce travail macabre n’est donc pas justifié, tout comme la compréhension déclarée des gouvernements américain et belge7 vis-à-vis de Kigali et Kampala pour cause d’une prétendue insécurisation de leurs frontières. La concentration des armées rwando-ougandaises au Kivu et leur cortège des violations des droits fondamentaux dans l’impunité, plus qu’ailleurs en RDC, leur mainmise totale sur la vie politico-économique locale 8, la répression contre les chefs coutumiers dont pourtant l’assise sociale est très forte dans les populations du Kivu ont plongé cette région, complètement marginalisée9 par le régime, dans l’insurrection anti-Kabila et anti occupation. 6 Afrique Express, No 172, du jeudi 9 juillet 1998, Paris, p.13. 7 lire Colette BRAECKMAN, « Erik Derycke comprend les motifs de la rébellion », in LE SOIR du 8-9 août 1998, p.8. Lire aussi la déclaration américaine du 7 août lue par M.Foley qui explicitement ne nie pas l’agression étrangère, mais se cache derrière un appel au respect des droits de l’homme par les forces en présence y compris étrangères reconnues dans la déclaration. La cause est entendue. 8II est connu que ce sont les tutsi rwando-ougandais qui ont dirigé le pays avec l’arrivée de Kabila. Mais ceux-ci ont toujours préféré la discrétion qu’ils se sont nommés comme adjoints dans toutes les structures (pouvoir de Kabila, entreprises publiques). Un gouvernement parallèle fonctionnait à la présidence de Kabila sous forme des directions générales laissant le gouvernement formel sans pouvoir de décision pour l’apparat à l’intention des congolais.
Les Forces armées congolaises (FAC) étaient encore composées à plus de 70% par les rwandoougandais (5.000 par province soit un total de 55.000 soldats pour les onzes provinces ) avec l’étiquette « banyamulenge ». Les mercenaires éthiopiens, somaliens, et erthyréens tous ont pris la même étiquette. Les polices politiques étaient entièrement dirigés par les tutsi. Au Kivu cette logique d’occupation était encore poussée à l’extrême. L’épineuse question de nationalité s’est étendue à tout le pays. Comment Kabila sauvera-t-il son trône contre ces armées étrangères qui connaissent dans le moindre détail le terrain et l’état de ce qui reste des FAC ? 9 Bien qu’ayant payé un lourd tribut en sang versé (plus de 100.000 congolais) les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont été exclus du pouvoir de Kabila.
Au gouvernement le Sud-Kivu était représentés par le professeur Bishikwabo Chubaka, un ivrogne et un ami personnel du tutsi Ruhimbika Muller, et la jeune fille Mamboleo Milulu qui n’avait pas encore fini son graduat. Le rwandais Bizimana Karaha Muheto se disait aussi être de cette province. Kambale Mututulo, qui sera arrêté plus tard, représentait le Nord-Kivu doublé par le rwandais Deogracias Bugera. Les deux Kivu ont été exclus de la gestion des entreprises publiques, sur décision des relais rwandais précités, en dépit des appels des forces vives de ces régions. Masasu Niganda (de père Mushi congolais de Bukavu et de mère tutsie rwandaise) accepta de mépriser ses frères congolais du Kivu. En octobre 1997, une réception organisée par ceux-ci au Palais du Peuple de Kinshasa fut esquivée par Masasu en dernière minute sur conseil des « oncles maternels » rwandais. Privilégiant les logiques matriarcales importantes chez les tutsi rwandais au détriment des logique patriarcales des Kivutiens, Masasu se priva d’une base sociale utile. Il se fit arrêter plus tard comme un simple voleur après une tentative de coup d’État. Dans ce champ des conflits de pouvoir et d’affrontements ethno-régionales non régulées par une dictature, le personnel politique non représentatif et des entreprises publiques recruté par Kabila provient des quelques provinces . L’espace Bakongo (Bas-Zaïre, Bandundu) pour s’ancrer à Kinshasa , l’espace Luba (les deux Kasaï et le Nord-Katanga) et Tetela (ethnie de Lumumba dont Kabila revendique l’héritage politique), L’Équateur (pour calmer les frères de Mobutu) et biensûr aux clans rwando-ougandais sous l’étiquette « banyamulenge ».
La question d’ingérence étrangère est ainsi au centre du problème. Elle fut longtemps ignorée voire niée par le président Kabila jusqu’à sa surprenante décision du 27 juillet 1998 de « mettre fin à la présence des militaires rwandais et ougandais au sein des forces armées congolaises ainsi que d’autres étrangers ». Mais depuis une année de pouvoir Kabila s’est ravisé d’appliquer les accords secrets de Lemera, affichant de plus en plus un certain sentiment de nationalisme congolais, ce qui a eu la conséquence de le disgracier auprès des parrains rwandais et ougandais qui sont les plus exigeants. Disgrâce américaine aussi car les multinationales qui l’avaient financé n’ont pas trouvé un climat propice pour réaliser leur contrôle sur les richesses minières congolaises. Kabila, encore chef rebelle, les avait déjà bradé par des contrats signés à la va-vite en février 1997 avec des multinationales américaines après la chute de Lubumbashi.
Trois éléments expliqueraient le revirement de Kabila. D’abord les indices de Coup d’Etat et des complots se manifestaient de la part des clans tutsi du régime qui se sentaient lésés dans une distribution future des cartes politiques, ce qui équivalait à une mort politique et une perte de l’influence sous-régionale au profit des clans katangais et ou par alliance de ceux-ci avec des anciens dirigeants mobutistes. Ensuite la forte contestation interne suite à ses décisions politiques arbitraires et non consensuelles prises par son gouvernement incompétent de « Kentucky chiken boys »10. La population ne pouvait que contester la main mise ostentatoire des militaires et civils étrangers sur le pays, alors que les négociations secrètes avec certains opposants (Tshisekedi, Boboliko) échouèrent parce que ceux-ci exigeaient d’abord le renvoi inconditionnel des troupes étrangères. Enfin sur le plan international la diplomatie kabiliste désorganisée à dessein ( et conduite par le relais rwandais Bizimana Karaha Muheto) a brillé par le brouillage avec les puissances (France, Belgique, Union européenne) susceptibles d’apporter une aide économique d’urgence sûre La reconstruction annoncée avec fracas restera mort-née. Alors qu’il était déjà couvert par les américains qui voulaient un semblant d’enquête, la légèreté avec laquelle Kabila a géré le dossier des massacres des réfugiés rwandais hutus et des congolais en le traitant de petit problème l’a fragilisé et privé des soutiens extérieurs qui l’auraient autonomisé des rwando-ougandais. Les récents rapports de la mission d’enquête de l’ONU et de la commission internationale non gouvernementalesur cette question discréditent et fragilisent d’avantage le régime. La décision de faire partir les armées étrangères visait pour Kabila à trouver une légitimité interne et designer de son regard les vrais responsables des massacres et crimes dont l’ONU l’accuse.
Comme la dérision kinoise désigne les ministres de Kabila, ceux-ci furent recrutés sur internet et par les hommes du FPR rwandais en Europe, Afrique du Sud et aux Usa.. La plupart sans formation et expérience professionnelle sérieuses ont mené une gestion de la navigation à vue avec les conséquences connues.
Bien que les USA ont financé l’opération Kabila, via l’Ouganda et le Rwanda, leur politique de « trade not aid » qui exclut une aide bilatérale et renforce l’échange inégal nous parait désavantageuse pour le Zaire-Congo qui a besoin d’une aide massive. Le modèle européen, que même beaucoup d’africains par effet de conformisme au discours dominant s’empressaient de vouer aux gémonies, serait paradoxalement plus bénéfique s’il rencontrait un gouvernement congolais responsable et soucieux du développement. 12ONU, Rapport de l’équipe d’enquête du Secrétaire général sur les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire en République démocratique du Congo, inédit, New-york, 1998. Commission internationale non gouvernementale sur les violations massives des droits humains en République Démocratique du Congo (ex-Zaire) 1996-1997, Rapport préparé par le CIDPP/Montréal et ASADHO/Kinshasa, juin 1998, pp116.13 5
Mais leur refus de partir traduit en rébellion actuelle des troupes rwandoougandaises est certainement justifié par des injonctions de leurs gouvernements respectifs qui estiment que les accords passés avec Kabila ne sont pas accomplis. D’où la logique du quitte ou double : Abattre Kabila au besoin et s’emparer du pouvoir au Congo et du coup se nationaliser congolais. On se rappellera que c’est la quatrième fois que ces troupes tutsies étrangères contestent l’autorité de Kabila. On se rappellera des déclarations de Paul Kagame en juillet 1997 sur le rôle central joué par son armée dans l’ascension de Kabila, tout comme l’on se rappellera de l’absence remarquée des présidents ougandais et rwandais à la commémoration du premier anniversaire de la prise de pouvoir par Kabila, l’on se rappellera des déclarations de Ruhimbika Muller (la voix de Kagamé) en mars 1998 sur BBC etannonçant une prochaine guerre de conquête du Kivu, on se rappellera enfin du nouvel axe géopolitique Sassou Ngouesso-Dos Santos-Museveni-Kagame dans la sous-région. Cet isolement régional sonne-t-il la fin de l’ère Kabila et avec quel bénéfice pour les peuples congolais?. On ne change pas le scénario qui a déjà gagné diront les stratèges rwandoougandais. C’est un remake du scénario mis en route en 1996 par les stratèges rwandoougandais avec leurs conseillers américains. Alors qu’une agression ou tentative d’occupation étrangère court, l’on parle comme en 1996 de rébellion des Tutsi banyamulenge alors que l’on sait que cette ethnie ne dépasse pas 10.000 membres au Sud-Kivu et donc incapable de déployer un effort de guerre démographique qu’exige l’actuel conflit. Comme en 1996 pour éviter des interrogations les médias acquis à la cause ou à sensation bombardent des chiffres fantaisistes (400.000 paraît-il). Comme en 1996 le Rwanda dont l’entrée massive des troupes au Kivu a été reconnue par différentes sources y compris de l’ONU - ne son implication tout en exprimant déjà des compréhensions (voir plus si nécessaire) pour les « banyamulenge ». Les médias rwandais mettent en place le relais de la guerre psychologique et médiatique qui fut fatale à Mobutu. 13 cette rébellion d’occupation débute avec le refus de l’ougandais James Kaberere d’être démissionné le 11 juillet 1998 de son poste de chef d’Etat major des FAC - pour devenir conseiller militaire du président - au profit du congolais katangais Célestin Kifwa. Les proconsuls rwandoougandais (Bizimana Karaha, Deogracias Bugera, Moise Nyarugabo,.... ) ont directement disparu de Kinshasa. Pourquoi des personnes qui revendiquaient la nationalité congolaise (même si l’on sait qu’ils sont des étrangers) pouvaient fuir parce que le chef de l’Etat mettait fin à la présence des armées étrangères qui ne sont pas les leurs 14 Il est probable que cette déclaration a été prématurée par rapport à l’état de préparation de l’offensive par ses « frères » rwando-ougandais, que l’intéressé a crié plus tard en une manipulation fabriquée par les ethnies autochtones du Kivu contre les Tutsi « banyamulenge ». Les récents événements prouvent le contraire. 6 Kabila y faira-t-il face ?. Ses ouvriers médiatiques, comme le suisse TRIMEDIA, pèseront-ils lourd dans l’offensive et jouer leur rôle 15 ou s’allieront-ils aux plus offrants que sont les croisés de la mondialisation ?. Si la question de nationalité n’est plus vendable, la logomachie pseudo-démocratiste est évoquée par des acteurs rwandais qui ne veulent pas de démocratie chez-eux, mais aussi la thèse des conflits tribal o-ethniques qui ont la cote dans beaucoup d’opinions occidentales. Celles-ci réduisent les conflits politiques et conflits de classes africains en simples conflits ethniques et barbares. Comme en 1996 c’est la volonté de séparer le Kivu du reste du Zaïre qui est vite déclarée16 et enfin comme Kabila en 1996 les rwando-ougandais ont trouvé des jouet congolais (Ilunga Kabambi, Sylvain Mbuchi) pour leur servir de couverture. Devant l’ONU et les alliés occidentaux l’on peut ainsi maintenir la thèse d’une rébellion proprement congolaise et donc obtenir l’inaction de ces acteurs globaux car 15 En juillet 1998 Michel TSHEFU, le conseiller économique de Kabila, commentant leur contrat avec TRIIMEDIA chiffré à plus de 180.000 francs suisses (selon LE TEMPS) estimait que des agences occidentales de communication valaient mieux que toutes les ambassades. Mais si le Congo-Kabila avait des difficultés pour entretenir toutes les missions congolaises, ne pouvait-il pas au moins cibler les principales villes internationales comme Genève, Bruxelles, Washington, Tokyo, Paris, Londres, Moscou, Pékin,Brasilia et Pretoria? 16 Les rwando-ougandais se cachant derrière les « banyamulenge » viennent de faire savoir qu’ils ne réclamaient que leur « du » promu par Kabila.. Comme cette revendication est supposée être des Tutsi « banyamulenge » qui revendiquaient la nationalité zaïroise en 1996 et dont ne sait plus ce qu’il en est advenu, il reste à savoir comment des zaïrois supposés n’exigent que la balkanisation de leur propre patrie au profit d’un pays étranger le Rwanda au nom de leur seule appartenance ethnique. Envers qui sont-ils loyaux dans ce cas et qu’est ce que cela implique?. Si ces gens sont effectivement du Kivu comment peuvent-ils réclamer encore leur propre province où ils vivent, à moins qu’ils veulent dire qu’il faut effacer les autres ethnies du Kivu ?. Qu’une minorité ethnique, même zaïroise serait-elle, de 50.000 personnes (si l’on inclut les Tutsi du Nord-Kivu car tous ont pris l’ethnonyme controversé de banyamulenge) estime que tous les 8 millions d’habitants d’autres ethnies non tutsies du Kivu constituent son dû sur lesquels elle doit r régner ça c’est l’esclavagisme et de l’apartheid. Quel est le dû de ces 8 millions non armés qui n’exigent que de vivre en paix sur leurs terres ancestrales dont même la communauté internationale tend à avaliser l’expropriation et l’expulsion ? 7 ne pouvant être amenés à condamner un quelconque crime d’agression au regard de la charte des Nations Unies. Le non accès des médias indépendants aux zones combats permettra les massacres des autochtones en toute quiétude17. Comme en 1996 les massacres des élites et intellectuels du Kivu ont commencé avec les disparitions et déportations. Des politiciens alimentaires frustrés de Kinshasa ou exilés ont commencé à affluer pour régler leur compte à Kabila et cautionner l’opération. Bonne camouflage pour les agresseurs. Zahidi Arthur Ngoma : une des cartes pour flouer les populations du Kivu et les isoler des autres congolais. Le triomphe des nouvelles alliances paradoxales. Le recrutement de Zahidi Ngoma, cet ancien opposant à Kabila dont le sort a ému l’opinion suite à son incarcération quasi bestiale, vise pour les rwando-ougandais à faire double diversion. Faire passer dans l’opinion internationale qu’un originaire de l’ancienne Région du Kivu 18 ne peut accepter son occupation étrangère. Seulement Z’ahidi Ngoma est issu d’une province qui ne fait pas partie du champ spatial de confrontation vitale entre les rwandoougandais et les ethnies bantoues frontalières de l’Est du Kivu. Cet ancien fonctionnaire de l’UNESCO qui n’a pas d’armée - qu’il ne pouvait former deux mois après sa sortie de prison en mai 98, encore que son petit parti n’a qu’une base kinoise - même s’il peut être porté au pouvoir par les armées étrangères comme Kabila (dont il reprochait encore cette trahison contre la nation) aura encore plus de problème pour les renvoyer au bercail. Pour l’immédiat cette stratégie vise à isoler les populations non tutsies du Kivu des autres congolais et faire accréditer la perception kinoise de la chose selon laquelle ce sont les Kivutiens eux-mêmes qui ont vendu leur région aux rwandais20 . A Kinshasa l’intimidation et la chasse contre les ressortissants du Kivu, confondus à souhait avec les insurgés rwandoougandais, n’inaugure-t-il pas le processus pour une population progressivement prise entre deux feux ?. Cette stratégie est poursuivie par la nomination des certains autochtones du Kivu21 dans la direction virtuelle du mouvement. A côté de Zahidi, qui pour les occidentaux faiseurs des régimes africains représenterait virginité et jeunesse politiques et une certaine crédibilité dans une vielle et corrompue classe politique zaïroise, émergent des alliances paradoxales bénis par la troïka occidentale (USA, France, Belgique) pour la chute de Kabila. Anciens dirigeants « mobutistes » comme Thambwé Mwamba (du clan Kengo) rejoignant l’agression/rébellion au Kivu via Kigali qui 17 Selon les agresseurs/ rebelles la France et les USA leur ont seulement demandé d’éviter des images d’exodes de population, ce qui frapperait leurs opinions publiques. ( AFP, le 14.8.1998). Quel rapport avec l’absence des télévisions occidentales dans la couverture du terrain contrastant avec l’engouement manifesté lors de l’opération Kabila en 1996 ? 18 Jusqu’au découpage territorial controversé de 1987 les actuelles provinces du Maniema, Nod-Kivu, Sud-Kivu n’étaient que des sous-régions ou districts du Kivu. Zahidi Ngoma est né le 18 septembre 1947 à Kalima au Maniema (voir un prospectus de son parti les Forces du Futur publié à Kinshasa le 20 novembre 1996). 19 Voir Polémiques sur Télévision Frannc2, octobre 1996 et lire aussi Libération du 6 août 1998, p.6. 20 En septembre 1996 lorse que la première agression rwando-ougandaise survient, les envoyés du Sud-Kivu à Kinshasa, comme feux Mgr Munzihirwa et Jean-Pierre Biringanine de l’UDPS furent éconduits par les politiciens du HCR-PT et du gouvernement Kengo pour qui l’affaire ne concernait que les gens de l’Est. Une crise éclata entre la majorité des non kivutiens et la minorité des Kivutiens s’est sentie trahie pour la énième fois. 8 « Comme c’est le cas actuel de Mbusa Nyamwisi et Payi-Payi Wa Siakasige (de la grande ethnie Nande du NordKivu), Ngangura Kasole et Me Mudumbi (de la grande ethnie de Bashi au Sud-Kivu). Ce dernier qui était encore numéro 2 de l’office d’immigration de Kabila est marié à une tutsie rwandaise. Il doit son ascension à son ami personnel Lindiro Kabirigi. Lindiro est un tutsi congolais né à Goma des parents rwandais et qui jusqu’en 1996 était tout puissant dans la recherche des financements des ONG locales grâce à l’ONG internationale PREFED basé à Bujumbura. les avaient chassé du pouvoir en 1997, la France - qui propulse Zahidi utilise des brigades, sans frontières tutsies alors qu’il y a encore quelques mois les régimes de Kigali et de Kampala l’accusaient comme depuis quatre ans d’avoir soutenu la réalisation du génocide des Tutsi au Rwanda. Anciens « mobutistes » et armées angolaises. Des Quels des termes des accords secrets liant ces fauves de la realpolitik ?. Quel rôle entend jouer reste discrète dans l’opération 22 ?.La convergence d’intérêts occidentaux pèsent dans ces nouvelles alliances qui portent les germes de leur désagrégation. Ainsi par exemple les 4 clans mobutistes (kengistes technocrates, le groupe Nimy Mayidika, le pôle de l’intellectuel réfléchi mais rigoureux du général Likulia, les fils Mobutu et alliés, les généraux Nzimbi et Baramoto et compagnie) s’harmoniseront-ils ?. Même s’ils veulent rentrer au pays à tout prix. ont-ils un programme crédible à proposer après 32 ans d’une gestion criminelle ?. Ces alliances extra-nationales peuvent-elles apporter des solutions aux priorités nationales qui restent la garantie de souveraineté et de l’unité nationale, l’état de droit et la démocratie et dont les politiciens congolais peinent à faire un fonds commun national non négociable ?. Un pari pour Kabila : quitter les habits d’un chef de maquis pour ceux d’un homme d’État. Il est possible de résoudre la crise congolaise si les acteurs nationaux et internationaux se donnent la volonté et les moyens d’y parvenir. Les congolais devraient se rappeler de travailler pour retrouver un consensus durable fondé sur l’établissement d’un Etat de droit démocratique seul susceptible de garantir les droits et libertés des individus et des ethnies’‘;. Surfer sur le patriotisme congolais humilié pour la deuxième fois par les rwandais ne suffira pas à Kabila pour s’en sortir. Kabila reprendra-t-il l’initiative qu’offre l’occasion pour réparer une année d’espoirs déçus 24 22 LE CANARD ENCHAINE du 12 août 1998 confirme que l’Élysée soutenait depuis 7 mois la conjuration contre Kabila, avec biensûr l’aval américain, qui était dirigée entre autre par le rwandais Déogracias BUGERA qui a voyagé en Europe pour ça. Ceci suggère que le retrait avorté des forces étrangères du pays fut l’étincelle attendue par la « conjuration internationale » pour actionner l’opération sous forme de rébellion couplée à l’agression. Nous donnons au concept d’ethnie son sens étymologique de peuple. Nous pensons que la construction d’un Etat démocratique implique de ne pas évacuer l’ethnie pour s’assurer que l’égalité, la participation démocratique, la non discrimination, et la protection de l’État est assurée à toutes ses communautés. Dans un Etat multiethnique comme la RD du Congo cette question mérite d’être posée. En RDC aucune ethnie n’est majoritaire. Amnesty International, Democratic Republic of Congo. A year of dashed hopes, inédit, Londres, mai 1998, pp 12. Libéraliser l’activité politique pour préparer avec tous des élections pour tous et bâtir le consensus national autour d’une actualisation des institutions issus de la CNS et finalisés en 1994 seraient le point de départ de cette démarche. Celle-ci devrait mixer la formation d’un gouvernement transitoire appliquant un programme minimum national (rétablir l’intégrité nationale et obtenir le retrait des armées étrangères sous contrôle d’une force onusienne, garantir l’État de droit, redorer la crédibilité internationale, recensement national et dénouement de la question de nationalité des « banyamulenge » en respectant les procédures d’acquisition individuelle, organiser des élections générales sur base d’un calendrier strict à respecter). Ce cabinet transitoire devrait regrouper des personnes issus des différentes forces politiques, ayant une assise nationale et non compromises dans la gestion mobutiste. Kabila devrait aussi une fois pour toute informer le pays sur l’effectif des forces étrangères qui l’ont amené au pouvoir, leur localisation sur le territoire national et les modalités et calendrier de leur rapatriement. Cette visibilité politique et une vision nécessaire de rassemblement exigent à Kabila de quitter les habits du maquisard pour celui d’un homme d’État moderne. Restera à prévenir que la recherche d’un consensus national ne soit détourné par Kabila pour confisquer le désir de changement démocratique inchangé des citoyens. Mais aussi ne pas tomber dans le piège d’un changement incertain miroité par les agresseurs/rebelles que Kabila a introduit dans la bergerie dès 1996. Dans l’immédiat Kabila ne évitera-t-il pas les fautes aux quelles ses alliés d’hier veulent le pousser ?. Evitera-t-il l’amalgame entre guerre légitime contre des soldats étrangers insurgés et une possible chasse aux faciès des paisibles étrangers rwandais tutsi et autres « banyamulenge » ce qui serait une violation des droits de l’homme ?. Une faute ici servirait la stratégie martyrisation des tutsis (et une criminalisation des non tutsi) chère à Kagamé et Museveni . Ce qui garderait intacte la commisération de la société internationale vis-à-vis des régimes tutsi leur permettant de continuer leurs objectifs en RD du Congo, mais aussi de continuer à verrouiller l’ouverture et le partage politiques avec les majorités hutues ou bantoues selon l’idéologie en vogue . Kabila se ferait endosser aussi la casquette de double génocidaire. Evitera-t-il entre autre les tensions que veulent attiser entre les katangais et autres congolais ses alliés d’hier? .
La société internationale se devait cette fois de reconnaître et de dénoncer le caractère de violation du territoire congolais par les forces étrangères et punir cette agression. A ce stade de la situation il serait du ressort de l’ONU de rappeler aux gouvernements concernés le principe d’intangibilité des frontières et de faire pression sur ceux-ci pour que des actes contraires au droit international public ne continuent pour donner lieu a une énième catastrophe humanitaire dans la sous-région. L’ONU qui avait déjà voté en 1997 une résolution pour le retrait des forces étrangères de l’ex-Zaïre devait a présent la réactiver d’autant plus qu’elle répondrait cette fois a une volonté populaire interne et a une décision
Selon la propagande en cours les minorités Tutsi Nilotiques seraient menacées par les majorités Bantous (Hutus au Rwanda et Burundi, et les autres ethnies à l’Est de la RD du Congo). Cela a donné lieu à des propositions les plus fantaisistes lancées ou soutenues à différents moments par certaines puissances. On peut citer l’idée de déverser des Hutus du Rwanda et du Burundi à l’Est du Congo sans considérer les populations congolaises, de créer des Hutulands et Tutsi ands c-à-d l’apartheid et l’épuration ethnique légalisés, la domination totale des tutsi dans la région parait-il pour se protéger et pas les autres, les droits spéciaux et extra-constitutionnels pour les tutsi comme 1 » exigent les « banyamulenge ». A ce sujet lire Groupe de Réflexion et d’Analyse sur le Zaïre-Congo, Comment rétablir la paix à l Est du Congo (ex-Zaiire) ?. Compte rendu de la rencontre informelle d’échange entre Synergies Africa, Le Groupe de Réflexion et d Analyse sur le Zaire-Congo, Le Collectif d’actions pour les droits de l’homme, et Campagne pour la Paix / Groupe Milima, Genève, novembre 1997, 24pp. Loin d’être insolubles les conflits qui peuvent opposer les groupes en présence peuvent être gérés dans des sociétés démocratiques et non pas des sociétés fascistes où les uns ou les autres s’ assujettiraient par les canons. Droit international public contre a mondialisation » ? Ce n’est plus un secret que les armées rwando-ougandaises sont à la base de la guerre et continuent d’entrer par les provinces occupées du Nord et Sud-Kivu. Un responsable d’organisation non gouvernementale contacté dans le Kivu reconnaissait après le premier meeting de la « rébellion » le vendredi 7 août 1998 à Bukavu : a ...Les armées rwandaises, ougandaises et autres comme en 1996 entrent massivement au Kivu. Ils ont commencé à rafler les véhicules des privés et des organisations non gouvernementales pour aller au front. Face à cette occupation continuelle quelques politiciens zairois venus d’on ne sait où font semblant d’assurer la direction du mouvement et se donner les airs de chefs. Personne n’est dupe ici car ces opportunistes fustrés ont été conspués par une population de Bukavu en désaccord lors de ce premier meeting forcé... ». d'un pouvoir établi. Ce schéma est d'avance improbable car l'un des maître des jeux, Washington, s'est dit comprendre les motivations des gouvernements rwandais et ougandais et la mise en place nécessaire d'un couloir dit de sécurité à l'Est. Le Kivu est entrain d'être « libanisé » et l'intégrité du Congo remise en cause. Comme en 1996, l'OUA et les africains accompagnent les événements par des sommets sans lendemain (comme le tout dernier tenu au Zimbabwe où les maîtres des jeux tout comme les insurgés étaient absents , encore que la nature du conflit à résoudre a été esquivée : rébellion ou agression ?). Conclusion provisoire et propositions: Il faut retenir que la présente guerre est dans tous les cas une guerre d'agression. Lorse que une armée étrangère se rebelle sur un pays étranger et reçoive simultanément des renforts de son pays de provenance, on ne peut pas parler de rébellion. Les alliances entre les forces en présence sont paradoxales, et donc potentiellement fluctuantes selon les ordres et engagements massifs reçus des maîtres occidentaux. Cela vaut aussi pour l'opposition congolaise interdite et qui reste dépendante d'allégeance étrangère.
Le problème pour le pays c'est l'inexistence d'une nouvelle génération politique issue des jeunes dont les références et la légitimation seraient surtout internes. La cause de Kabila pourrait être rapidement perdue s'il commettait les erreurs que chercheront à lui faire faire ses alliés d'hier, par contre un dialogue et une ouverture politique immédiats pourrait lui donner une nouvelle carte même si dans tous les cas il en sortirait affaibli. A l'avantage qu'il peut en profiter pour un départ honorable. Les congolais réalisent-ils le danger qui leur guette en cautionnant l'interventionnisme armé des pays voisins qui ont des visées territoriales sur leur pays ? La présente guerre comme celle de 1996-1997 est une guerre non seulement locale ou régionale, elle est aussi internationale au profit de la haute finance internationale, de la mondialisation, même si cela peut prendre l'allure du choc des civilisations cher à Samuel Huttington. Elle n'est plus menée par les seuls mercenaires blancs, fustigés par Mobutu dans son discours du 4 octobre 197327 aux Nations-Unies, mais aussi par des « frères » noirs africains tout aussi impitoyables. La faible progression actuelle des agresseurs et rebelles surtout sur le front de l'Est s'expliquerait par l'absence des apports occidentaux massifs pour suppléer à la stratégie de désarmement de quelques soldats congolais des garnisons fortement rwandisées. Ce front aurait peut-être le rôle de diversion au profit de celui du Bas-Congo qui prendrait directement Kinshasa et dont l'asphyxie a commencé avec la coupure de l'électricité d'Inga (le 13 .8. 1998 ) qui toucherait aussi les mines katangaises avec la ligne Inga-Shaba. Dixit : « ...Dans la ville de Bukavu, à l'Est du Zaïre, un mercenaire blanc, venu d'Europe, s'était proclamé, sans rire, Président de la République du Zaïre. Si un noir l'avait fait en Europe, on l'aurait pris pqur un humouriste de mauvais goût ou un détraqué mental. Mais puisque c'était un blanc qui le faisait en Afrique, les colonialistes avaient mobilisé la presse, la radio et la télévision pour le mettre à son entière disposition non seulement pour faire la publicité, mais aussi pour ridiculiser le Chef del'État du Zaïre, que je suis,.... ». Lire Département de l'Orientation Nationale, Discours prononcé à l'ONU, le jeudi 4 octobre 1973, Kinshasa, p.6. La guerre actuelle porterait , en tout cas pour le Congo-Zaïre, un démenti quasi absolu à quelques idées simples qui étaient véhiculées par les acteurs mondiaux concernant l Afrique. On est loin des nouveaux leaders africains travaillant pour l'harmonie, la paix et le bien-être des populations. Non plus le pouvoir charismatique et dictatorial sous le label a des hommes forts » ne peut assurer la construction d'un Etat moderne et une conscience nationale mettant l'homme au centre de l'action politique. La guerre actuelle dément aussi l'idée avancée de la fin des États actuels, au nom d'un panafricanisme brumeux, pour d'autres. L'idée de l'Etatnation s'est ancrée en Afrique et personne ne veut qu'on touche à son désavantage à ses frontières. Que Kabila s'est refusé à céder le moindre territoire congolais à ses alliés réfugiés tutsi rwandais auxquels il l'avaient promu deux fois (196428 et 1996) en contrepartie de leur aide pour conquérir le pouvoir à Kinshasa, voilà qui mérite réflexion. Sortir de l'actuelle crise implique pour les acteurs politiques congolais, aidés par la société internationale, d'obtenir un retrait des armées étrangères' du Congo et l'ouverture d'un large dialogue entre nationaux pour la redefinition d'une transition (dans une logique plurielle) vers la démocratisation et le redressement économique. Pour éviter que la question de nationalité des Tutsi « banvamulenge » ne continue à être manipulée par les puissances étrangères pour justifier diverses interventions nocives au Congo, un recensement national urgera au Kivu pour identifier au regard des lois en vigeur les congolais de droit quelle que soit l'ethnie, les immigrés rwandais légaux, et les clandestins. La demande individuelle devait permettre à qui le veut d'acquérir la nationalité congolaise en sachant les droits et les devoirs que cela implique comme la loyauté vis-à-vis de la patrie d'adoption. Les organisations humanitaires, le Centre des Nations pour les droits de l'homme, les organisations sérieuses nationales et internationales de défense des droits de l'homme devraient participer en observateurs à cette opération menée par les autorités congolaises. Cette « ingérence étrangère momentanée » demandée par l'Etat congolais serait un gage de respect des droits et devoirs des uns et des autres ( majorités, minorités). Lire Benoît VERHAEGEN, « Du Congo 1964 au Zaïre 1997: Similitudes et divergences », in MARYSSE, S., et REYTJENS, F., (eds), L'Afrique des grands lacs. Annuaire 1996-1997, éditions L'Harmattan, Paris, p.193195. Selon cet auteur Kabila et son chef Soumialot promirent aux réfugiés tutsi rwandais les territoires congolais proches de la frontière où il y a déjà des colonies importantes d'immigrés tutsi. Les territoires » marchandés » comprennent les territoires des Babembe, de Bavira (au Sud-Kivu) jusqu'au Rutshuru (territoire des congolais autochtones rwandophones Bahutus) soit une bande de 800 km de long sur 400 de large.
Ces revendications territoriales tutsi ressemblent à celles dont les médias ont fait état depuis 1996 avec la première invasion rwandoburundo-ougandaise qui a porté Kabila au pouvoir.
Mais aujourd'hui il ne s'agirait plus d'un prix payé pour collaboration, mais des droits prétendument légitimes. Depuis le début de crise 1200 marines américains croisent sur 2 navires au large de la côte atlantique congolaise mais aussi d'autres contingents prepositionnés déjà au Gabon.
Exhibition de force contre Kabila, ces forces ne pourraient-elles pas par exemple constituer une force multinationale pour contrôler ce retrait mais aussi aider à la formation d'une armée nationale congolaise, et surtout pour une période de 3 ans « sécuriser » les frontières sensibles du Congo (l'Est et avec l'Angola) ?. 30 Benoît Verhaegen (op.cit, pl89-1990) parle de la situation de 1996: « ... le terme Banyamulenge qui désigne au début un petit groupe de quelques milliers des pasteurs rwandais émigrés au cours du XIXème siècle dans les montagnes de l'Itombwé au Sud-Kivu, a été utilisé ensuite pour désigner l'ensemble des Tutsi du Rwanda émigrés au Zaïre, c'est-à-dire plusieurs centaines des milliers des personnes. Le terme a donc été totalement détourné de son sens initial. Alors qu'il devait marquer la spécificité du petit groupe des Tutsi de l'Itombwé immigrés de longue date et intégrés à l'économie de la région, pour les distinguer des vagues d'émigration plus récentes, il a par contagion successive désigné tous les émigrés Tutsi du Rwanda.
L'incompétence et la partialité des journalistes ont largement contribué à ce détournement de sens ». Dans cette confusion déterminer les droits et statuts des uns et des autres passe par un recensement sérieux.
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Wednesday, July 29, 2009
DELEGATION YA OPERATION KMIA II KURI GUMINO
27,07, 2009
Minembwe
Amakuru Journal Minembwe yagejejweho n’uko ejo kuwa kabiri le 27, 07, 2009.
Gen. NAKABAKA na Col. NYAMUSHEBWA bageze muri territoire ya Minembwe, bahita baja ahitwa mu Mikenke. Aho Mikenke ni muri eneo cyangwese ahategetswe n’abasirikare ba Gumino bayobowe na Gen. Bisogo, bakaba biyita ko bari mwishyaka rya FRF.
Abo basirikare bakuru bakaba bari bavuye muri Leta ndetse mubutegetsi bwa gisirikare cya Operation Kimia II. Abatugejejeho iyo nkuru bavuga ko Nakabaka na Nyamushebwa bari barikumwe nabandi basirikare bagera kuri mirongo ibiri (20). Ngo intego yabo basirikare yari ukuza gushikirana/ negocier na FRF.
Ariko ubwo twahabwaga aya makuru iyo mitwe y’ingabo yombi ikaba yari itabarabonana. Icyamenyekanye nuko ngo ingabo za Gumino/ FRF bari munama muturambo, bikekwa ko yaba ariyo gutegura guhura n’iyo delegation. Ubwo rero Journal minembwe iracyakurikirana ibizava muruwo mubonano.
Wenda, bashobora kumvikana, ntihagire imishyamirane, ningaruka mbi ijanye n’imyifatire yabo na operation Kimia II. Ikindi nanone giteye impungenge, nuko hari ibihuha bivuga ko Interahamwe zaba zarohereje ubutumwa bwiterabwoba kungabo za Gumino, zibamenyesha yuko niba ramuka bifatanije nuriya mutwe wingabo witwa Kimia II, waje kurwanya FDLR/interahamwe, ngo nazo zizahita zija kurasa nogutsemba tsemba abaturage b’Imurenge. Dore ko ariwo mwuga wabo kandi kwarinayo ntego yabo gutsembatsemba abatutsi ahariho hose.
Iyo rero ikaba ari inkuru idafite gihamya, kandi ikekwa kuba itari impamo, usibye ko nabyo bishoboka. Impungenge nini iteye usibye uwo mugambi wabo nubundi usanzwe uzwi, nuko bashobora gushuka Gumino, nayo ikabemerera ikarwanya Kimia II, kuko byaba ari uguhubuka nokugwa mumutego w’interahamwe ushaka kwangisha ubwoko bwabanyamulenge ukabateranya na Leta ndetse namahanga, bwacya zikazabahinduka mugihe ntanuzabatabara. Ariko umuntu yahumurizwa nuko abasirikare ba Gumino nabo atari abana cyangwe bayobewe ubugome bwa FDLR.
Ikibazo Cya Chef de Poste watumwe mu Minembwe. Soma iyinkuru
Akim
Journal minembwe
http://www.journalminembwe.blogspot.com/ or http://www.mulenge.blogspot.com/
Monday, July 27, 2009
MORE FDLR HUTU GENOCIDAIRES KILLED DURING OPERATION KIMIA II
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Journal Minembwe
Wednesday, July 22, 2009
CIVILIANS TRAPPED BY HUTU FDLR REBELS IN SOUTH KIVU
In Southern Kivu of the Eastern DRCongo, the so called "Kimia II operations", a joint military operation against the Hutu extremists rebels known as FDLR is ongoing in South Kivu after its shortcomings in Northern Kivu. Will they succeed this time? May be.
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Thursday, July 16, 2009
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Monday, July 13, 2009
BARAKA RECONCILIATION CONFERENCE
This much anticipated conference will bring together various ethnic/tribes of Southern Kivu for reconciliation purposes.
The conference is being organized jointly by Babembe and Banyamulenge under the leadership of Mr. Sebatware Kijana.
This conference is surprisingly important in many ways:
First, the organizers are not political or religious figures, but a young dynamic team under the leadership of a young man who believe to have been called by God to do this important work.
Second, it is hosted by Babembe, who are collectively willing to not only invite their fellow Banyamulenge, but also host them in their town, houses and families during the conference.
This will undoubtly bring back the nostalgic memories of good old days when the two groups used to fellowship together peacefuly, interact, socialize and crack jokes about each other.
Lastly, this is not a government manipulated initiative where people are compelled to meet for political or financial reasons. It is a community initiative, done by the people for the people.
The majority of participants at the conference are expected to be Babembe and Banyamulenge, who, in the past have been bitter enemies and responsible for mutual self-near annihilation.
It is worthy remembering that after 15 long and painful years of wars and conflict that took lives of hundreds of thousands people in Kivu, these people might be at the verge of finally putting behind their demons of hate, and ignorance due mainly by a bad governance and poverty.
Although these two ethnic groups did have a peaceful coexistence and mutual relationships, the Babembe tribe started the conflict 1996 by killing thousands of innoncent Banyamulenge in the village of Kabila, Bibogobogo, Baraka and the neighbouring areas. They also took hostage, a number of Banyamulenge women and children (girls) who survived the massacre, and took with them in Tanzania after raping them and eventually forcefully married them in the refugee camps of Tanzania. Most of those Banyamulenge women are still their wives in those Tanzania refugee camps.
Consequently, Babembe also accuse Banyamulenge soldiers for killing many Babembe and causing others to go in refugee camps in neighboring countries. This tic for tat might be over they both really mean business at the conference.
The organizers say that there will be workshop discussions, and talk sessions during the day, and then time for prayer in the evening.
This conference could be a milestone and a good foundation for peace and reconciliation between these two rival tribes, largely responsible for their own miseries.
The organizers of the conference need as much financial and moral support as possible, and would like to request any contribution by anyone who wishes to see a peaceful Kivu.
Eyes of many people in the region are fixed on the hopeful result of what might be a historical meeting.
Long live Kivu’s Peace
By
Muhoza
Journal minembwe http://www.mulenge.blogspot.com/
Wednesday, June 24, 2009
Opération « Kimia II » au Sud-Kivu va-elle victimiser ou liberer le Kivu?
Apres l'opération "Umoja wetu" vient Kimia II, tous avec le meme objectif_ combattre les FDLR. Mais c'est quoi « Kimia II », il s'agit d'une une nouvelle opération militaire contre les FDLR, apres que la premiere jointe Congolo-Rwandaise connue pour le nom de "Umoja wetu", dont on a mis fin a` cause d'une presssion hostile des Congolais extremistes manipules par les Hutus qui ne voulaient pas la presence des forces Rwandaises au Congo. Cette nouvelle opération baptisée "Kimia II", unisse l’armée congolaise à la Monuc (Mission de l’Onu au Congo), un mélange désastreux toujours voué a` l'échec.
La preuve recente est l'échec enregistré regulierement au Nord-Kivu.Certains observateurs argumentent qu'une fois encore," le Kivu semble au bord du gouffre, alors que se profile une possible débâcle de l’armée congolaise et un retour à la situation de guerre antérieure - l’espoir d’en sortir en moins".
Selon Virunga News, "A l’occasion de "Umoja wetu", en effet, diverses milices congolaises avaient été intégrées à l’armée congolaise. Cela a donné l’occasion aux responsables des détournements des soldes militaires - à Kinshasa et au Kivu - de reprendre leur trafic, alors que celui-ci était devenu plus difficile en raison de l’établissement, avec l’aide de la mission européenne Eusec, d’une chaîne de paiement largement contrôlable. Les nouvelles recrues, non enregistrées, sont le prétexte à une reprise des "coulages".Conséquence : l’armée congolaise au Kivu n’est pratiquement plus payée depuis trois mois. Elle n’est pas la seule, en raison de la gabegie du gouvernement Muzito (dénoncée par le chef de l’Etat lui-même, qui a préféré s’arroger, malgré la Constitution, le contrôle sur les finances plutôt que de changer de Premier ministre), mais c’est particulièrement dangereux s’agissant d’une armée en opération. A cela s’ajoute le regain d’activité des FDLR, à la faveur du départ du Congo de l’armée rwandaise, désireux d’étouffer dans la terreur toute velléité de menacer leur implantation au Kivu. De nombreux villages congolais sont aujourd’hui prisonniers des FDLR"
Cependant, selon le digital Congo, le journal de PPRD, le gouvernement ne vais pas admettre l' echec et continue a` distraire la population comme quoi,"Le colonel Delphin Kahimbi, commandant de l’opération Kimia II au Sud-Kivu, se déclare satisfait des résultats préliminaires déjà enregistrés pour cette opération qui vise à traquer les combattants hutu rwandais.
Mais, pour le porte-parole des ex-groupes armés, Didier Bitaki, il faut tirer les leçons de l’opération du Nord-Kivu pour éviter des dérapages. Et dans un communiqué officiel publié dimanche, le commandant de l’opération Kimia II a annoncé que les FARDC contrôlent actuellement 9 localités"Un autre facteur aussi tres important de la défaillance de l'armee Congolaise a part leur incapacité notoire de combattre un vrai combat, on assiste encore a` une armée forcée a` combattre alors qu'elle n'est pas payée pendant plus de 3 mois.Elaborant sur ce facteur, Marie-France Cros de la libre.be, affirme que "dans ce chaos, on distingue que les seules unités encore désireuses de combattre les FDLR pour les désarmer, comme elles en ont reçu l’ordre, sont celles composées essentiellement d’ex-CNDP - la rébellion tutsie de Laurent Nkunda. De facto, on assiste donc à un développement des violences interethniques hutu-tutsi, partiellement sous uniforme congolais".lalibre.be Dans le contexte de Minembwe, on doit etre inquiet de l'impact de la présence d'autres troupes de FARDC dans les villages conscients qu'ils ne sont pas interessé forcement a` proteger la population de Minembwe contre les FDLR qui risquent d'envehir les populations.
Mhz
Journal minembwe: http://www.mulenge.blogspot.com
Saturday, June 20, 2009
ROSE MAPENDO, NOMINATED BY A HOLLYWOOD STAR AS ONE OF HUMANITY'S HERO!
As the world marked a World Refugee Day, Rose Mapendo, a munyamulenge woman, victim and survivor of genocide against Banyamulenge in Congo, and presently resident of United States of America, was awared a humanitarian award as a hero. Susan Sarandon, a Hollywood Movie Star recommended Rose Mapendo as one of the Heroes to be awarded the Humanitarian of the Year's Award.
Mrs. Susan Sarandon who is also one of American social activists Stars nominated Rose Mapendo after learning about Rose's "dedication to helping refugees around the world". Please click on the link below to view Rose on CNN:
http://www.cnn.com/video/?JSONLINK=/video/bestoftv...
Check back for an exclusive interview with Rose Mapendo and Journal Minembwe next.
Akim
Journal Minembwe: www.mulenge.blogspot.com
Friday, May 8, 2009
Genocide made infrance
Les responsables Politiques Francaises ont commis le genocide de Tutsis au Rwanda et restent Impunis.
Plus de 15 ans après les faits et en dépit des nombreux éléments factuels révélés sur le sujet, aucun des responsables politiques et militaires français présumés complices du génocide des Tutsi au Rwanda n’a été inculpé. Constatant les limites de nos institutions et des moyens de revendication traditionnels, le collectif Génocide made in France a agi dans le but de rendre visible l’Inavouable. Le 28 novembre 2007, pour dénoncer cette complicité de génocide, le collectif Génocide made in France décorait Hubert Védrine de colorant alimentaire délébile. C’est pour cette action que le collectif est poursuivi en justice. A cette occasion, le collectif Génocide made in France produit un documentaire révélateur du rôle de la France au Rwanda, et appelle chacun à le diffuser le plus largement possible. Secrétaire général de l’Elysée de 1991 à 1995, Hubert Védrine est l’un des responsables politiques français à avoir rendu l’Etat français co-auteur du génocide au Rwanda dans lequel périrent plus d’un million d’innocents. http://www.genocidemadeinfrance.com contact [at] genocidemadeinfrance.com
Wednesday, May 6, 2009
TEMOIGNAGE D’UN GENOCIDAIRE BURUNDAIS IMPLIQUANT LES CONGOLAIS DANS LE MASSACRE DE GATUMBA
Ceux qui doutaient encore de l'implication des forces Congolaises dans le massacre de Gatumba, ce temoignage occulaire vous satisfairait, amoins que vous soyez des negationistes.
(Notons que l'on avait rencontré Jean Minani dans son lieu de détention le 30/08/04)
Jean Minani s'exiprime:
Q. Comment t’appelles-tu ?
R. Je m’appelle Minani Jean.
Q. Comment te retrouves-tu ici ?
R. Nous étions basés du côté de Rukoko lorsque des Mai-mai sont venus nous
contacter. Ils ont signé des conventions avec nos supérieurs. Nous, les subalternes,
ne savions pas de quoi il s’agissait ; on nous a dit que nous allions traverser pour le
Congo.
Q. Qui vous l’a dit ?
R. L’un des chefs Mai-mai
Q. Aviez-vous l’habitude de collaborer avec les Mai-mai ?
R. Non.
Q. Pourquoi alors avez-vous accepté spontanément à ce premier appel à l’aide ?
R. C’était une question d’argent.
Q. Combien vous avait-on promis ?
R. Autour de 30.000
Q. Francs Burundais ou dollars ?
R. Je crois qu’on avait changé les dollars en FBU.
33
Q. Combien étiez-vous ?
R. Nous étions vingt-trois.
Q. Que s’est-il passé à votre arrivée en RD Congo ?
R. Nous nous sommes joints à des Mai-mai et aux Interahamwe.
Q. Comment avez-vous su qu’il s’agissait des Interahamwe ?
R. Je sais les identifier par leur langue Kinyarwanda, alors que les Mai-mai parlent
différentes langues congolaises.
Q. Où avez-vous rejoint ces Interahamwe ?
R. C’était quelque part par-là, non loin de Rukoko, mais du côté congolais.
Q. Combien étiez-vous alors ?
R. A peu près 90.
Q. Que s’est-il passé par la suite ?
R. Notre chef nous a dit qu’il y avait une petite mission à faire et que cette mission
nous donnerait un peu d’argent. Nous, nous croyions qu’il s’agissait d’une mission
ordinaire, du genre des petits coups que nous menions pour nous procurer un peu
d’argent. Nous avons longé la Ruzizi, en descendant vers le sud pendant 2 jours et 2
nuits. Nous nous sommes arrêtés le vendredi, près d’un étang et à proximité d’un
pont.
En attendant la tombée de la nuit, on planifiait. C’est là que le chef mai-mai nous a
dit : « Nous allons exterminer ces chiens de Banyamulenge, en représailles des
nôtres qu’ils ont fait périr. » Vers 23 heures, nous avons lancé l’assaut, sur deux
colonnes. Une colonne s’est dirigée vers le camp militaire, deux autres se sont
dirigées vers le camp des Banyamulenge, qui a été encerclé. L’ordre était qu’on ne
tire pas sur les Congolais, mais seulement sur les Banyamulenge.
Q. Qui donnait pareils ordres ?
R. C’était le chef Mai Mai. Nous avons attaqué le camp, les uns usant des armes à
feu, les autres incendiant les abris à l’essence.
Q.Où aviez-vous pris de l’essence ?
R. Je ne sais pas, nous avons simplement remarqué que les Mai-mai étaient venus
avec de nombreuses petites bouteilles d’essence. A la fin de l’opération, on a sifflé
pour le rassemblement avant de reprendre la même voie pour rentrer d’où nous
étions venus.
Q. Tu nous as dit qu’il y avait deux groupes, l’un pour attaquer les militaires, l’autre
pour attaquer les réfugiés Banyamulenge. Toi, personnellement, de quel groupe
étais-tu ?
R. J’étais de ceux qui ont attaqué les réfugiés.
Q. Combien étiez-vous au total ?
R. Nous étions très nombreux, je ne peux donner d’estimation.
Q. Est-ce que tu avais des raisons personnelles de t’en prendre aux Banyamulenge ?
R. Non, je n’en avais pas. Je ne visais d’ailleurs personne en tirant, je m’efforçais de
tirer entre les tentes, alors que les autres tiraient dans les tentes.
Q. Comment s’appelle votre chef, celui qui vous a conduit à partir de Rukoko ?
R. Il s’appelle Sekis.
Q. Et celui des Mai-mai ?
R. Je ne le connais pas.
Q. Et l’adjoint de votre chef ?
R. Nous l’appelions Mani.
Q. Comment s’appelait le chef des Interahamwe. ?
R. Je ne le connais.
Q. Raconte-moi la suite, après votre opération.
R. Nous avons marché pendant deux jours. A la fin, les Mai-mai nous ont remerciés
pour le service rendu. Nous nous sommes séparés au niveau de Rugobagoba, du
côté RDC, par groupes de provenance.
Q. Lorsque vous avez quitté Rukoko, aviez-vous vos propres armes ?
R. Nous avions nos propres armes ; ceux venus du Congo avaient aussi des armes
et des munitions dans des sacs.
Q. Comment se transmettaient les ordres, vu que vous parliez différentes langues ?
R. Il y avait parmi nous des interprètes.
Q. Tu as dit que de la RD Congo étaient venus des Interahamwe et des Mai-mai. A
quelle formation appartenais-tu, en tant que burundais ?
R. J’étais du FNL, basé à Rukoko.
Q. Après avoir accompli votre besogne, combien d’argent avez-vous perçu ?
R. Ca dépend. Certains ont reçu 30.000FBU, d’autres, comme moi, ont reçu
seulement 1000 FBU, au prétexte que j’étais un piètre combattant.
Q. Tu as donc tué pour 1000 FBU ?
R. Oui.
Q .Revenons à l’opération de Gatumba ; qu’est-ce que vous vous disiez pendant le
massacre ?
R. On disait : « Il faut les exterminer »
Q. Comment différenciez-vous, de nuit, le quartier des Banyamulenge de celui
d’autres congolais ?
R. Il y avait quelqu’un parmi les Congolais qui maîtrisait bien le terrain.
Q. Qui est-il ?
R. Je ne le connais pas
Q. Toi, personnellement, comment, as-tu réagi lorsque tu as appris, le lendemain, le
bilan du massacre auquel tu as participé pour 1000 FBU ?
R. J’en ai été très sincèrement meurtri.
Q. Comment as-tu été arrêté ?
R. Après cette opération, j’ai fui mon groupe, abandonnant là-bas mon arme. J’ai
longtemps marché en longeant la Ruzizi, jusqu’au moment où j’ai été appréhendé
par les forces de l’ordre. On m’a conduit à la zone, et même au camp de Gatumba où
j’ai reconstitué la scène du massacre.
Q.. Combien d’années as-tu passé au FNL ?
R. Quatre ans.
Q. Pourquoi est-ce seulement maintenant que tu as quitté ce mouvement ?
R. Je me suis rendu compte que ce n’était pas rentable.
Q. Avais-tu participé auparavant à des massacres similaires à celui de Gatumba ?
R. Non.
Q. Etait-ce la première fois que tu allais au front ?
R. Non, j’ai participé à d’autres attaques à Rutahana, à Rukoko, à Mabayi, à
Mugwi et à Gatoki , rien qu’au Burundi. Je n’avais jamais combattu au Congo.
Q. Où as-tu appris le métier des armes ?
R. Ici au pays, à Rugobagoba.
Q. Quel âge as-tu ?
R. Vingt -cinq ans seulement.
Q. Es-tu marié ?
R. Non
Q. As-tu des parents ?
R. Non, ils sont tous morts.
Q. Tu as de la famille ?
R. Non, je n’ai pas de famille.
Q. Quel est ton désir actuel ?
R. Je désire qu’on me libère pour que j’aille vivre de l’agriculture.
Q. Ne crains-tu pas les représailles du FNL pour avoir dévoilé leurs actes sur les
ondes des radios internationales ?
R. Non, ils n’oseraient pas venir me chercher, ils craignent les forces de l’ordre.
Q. Est-ce qu’il y a des FNL au Congo ?
R. Je n’en sais rien.
Q. En 4 ans au sein des FNL, combien de personnes as-tu tuées ?
R. Vingt seulement.
Q. Et à Gatumba ?
R. Approximativement, j’en ai tué trois.
Q. Avez-vous emporté des biens pillés du camp ?
R. Non, on n’a rien emporté ; moi personnellement, je suis revenu tel que j’étais parti.
Q. Avez-vous enlevé des gens du camp ?
R. Oui, on n’en a enlevé trois, mais on les a par la suite relâchés. Je ne sais ce qu’ils
sont devenus.
Q. On a appris que vous aviez aussi des femmes dans vos rangs, que c’était elles
qui chantaient et jouaient du tam-tam.
R. Non, c’est tout le monde qui chantait au rythme du tam-tam. On chantait des
mélodies mai-mai, pour se remonter le moral, sans en comprendre les paroles.
Q. Et d’où venaient les tam-tams ?
R. C’était les Mai-mai qui les avaient amenés.
Q. Est-ce que tu souhaiterais rencontrer les familles de ces trois- là que tu as tués au
camp ?
R. Non.
Q. Pourquoi ?
R. Non, ils ne me pardonneraient pas. Ils ne peuvent pas me pardonner.
Q. Et pourquoi penses-tu qu’ils ne te pardonneraient pas ?
R. Ils ne peuvent pas me pardonner.
Source/Reference:
Publie par Christiane Kayser dans le “Devoir de mémoire et responsabilité partagée pour l’avenir
REGARDS CROISES REVUE TRIMESTRIELLE Décembre 2004 N° 013”
http://www.pole-institute.org/documents/regard13.pdf
Friday, April 24, 2009
LES TRAVAUX NOBLES QUE FAIT UGEAFI de Mr. Butoto
Legende:
Photo 1. Il s’agit ici une de ces six classes déjà tôlées dans laquelle les élèves, vu les besoins, y suivent les enseignants. Si bien que la faîtière n’est pas encore posée, les travaux du crépissage et autres ne sont pas encore faits, les élèves n’ont pas le choix, ils exploitent déjà les bâtiments de six classes. On peut imaginer qu’ils étudient dans les conditions difficiles car ils sont dépourvus de bien de choses, les bancs pour illustrer comme le montre cette photo.
Photo 2. Cette photo présente le bloc administratif et deux salles de classes. L’emplacement du terrain nous a imposé cette disposition. A l’époque de la prise de photo, les travaux sont ceux de la pose de la toiture sur ce bâtiment. La salle sur laquelle les tôles sont entrain d’être, c’est celle qui abritera le bloc administratif. Les deux salles sans toiture abriteront deux classes.
Photo3. Ici c’est la fondation du dernier bâtiment de quatre classes. Comme vous pouvez le voir, déjà on est à la phase d’élevage de murs. A cote, la maisonnette construite pour le dépôt.
Pour le Journal Minembwe
Muhoza Akim
Wednesday, April 8, 2009
Democratique Republic of Congo: Banyamulenge Civilians in danger in the territory of Minembwe
After 5 days outside their homes, today some people are returning to their villages despite these attacks because they do not have any food assistance.
Since the beginning of these attacks, hundreds of people were displaced and sought refuge in nearby villages and schools, including inhabitants of Kakenge who took refuge in a school of UGEAF (a local NGO), but they have no food or medication.
It is important to recall that these displaced persons within their territory are living in appalling conditions, and in contant fear of further attacks.
The cause of this new attack is not well known except, the rumors according to which Mayi Mayi milicia do not want the presence of so-called joined forces (Rwandan-Congolese forces) recently deployed in Southern Kivu province to track down genocidal Interahamwe known as FDLR, as was the case recently in North Kivu.
Therefore, these Mayi Mayin known to be Interahamwe allies want revenge on the Banyamulenge population for the simple reason of being Tutsis.
It is not by accident that these attacks against the Banyamulenge coincide with the 15th commemoration of the genocide of Tutsis in Rwanda by extremist Hutus in 1994. It seems like it is a signal saying that the ideology of xenophobia against Tutsis continues in the DRC.
However, contrairy to previous attacks, according to new information, a group of soldiers of the Congolese armed forces seem to act in support of the local warriors who try to protect their people and livestock, and this source states that a government soldier called Semuhanuka Gahanuzi, a munyamulenge soldier from Masunzu group was killed on the battlefield.
Needless to mention that since January 1996, the Banyamulenge of South Kivu in Congo, has suffered several attacks sporadically by Mayi Mayi militias.
According to some analysts, this new wave of attack against Banyamulenge, the fear is that the Minembwe population might be attacked from all sides.
One the one hand, they have suffered attacks from Mayi-Mayi militias, and on the other hand, it runs the risk of not only being attacked by bandits coming into the national army, but the genocidaire forces of the FDLR combattant who are still aspiring to exterminate the Tutsi.
The population of Minembwe, left without any protection, is calling the Congolese government, the UN force (MONUC) and the international community to use their influence to put an end to these heneous attacks and provide assistance to this population without any humanitarian assistanc as soon as possible.
Pour lire la version Francaise de cet article cliquez sur/ To read the French version of this article please click on: http://www.mulenge.blogspot.com/
By
Akim
JournalMinembwe@yahoo.ca
Monday, April 6, 2009
UNE AUTRE GUERRE A MINEMBWE PAR LES MAI MAI
Selon les informations en notre disposition, cinq villages ont été attaqués, pillés et détruits et, éventuellement, 5 personnes sont mortes et 10 gravement blessés.
Les suivants sont les villages qui auraient été attaqués par les milices Mayi Mayi: Kakenge, Kalingi, Muriza, Rugezi et Rwitsankuku.
Bien que Minembwe est fortement peuplées par un grand nombre de forces militaires gouvernementale, ils ne sont pas intervenus pour protéger la population civile.
La population civile a eu pour habitude de se défendre.
Un groupe d'hommes connu sous le nom de "abagiriye", une force de défense locale a joué bravement dans la défense de la population.
Il est triste de voir encore une fois une telle attaque coordonnée contre la population banyamulenge par les forces de la milice soutenu par le gouvernement congolais, malgré les efforts déployés par le groupe de militaires banyamulenge de tenter de rejoindre l'armée gouvernementale.
Le Journal Minembwe suit de près cette information.
AK
Wednesday, April 1, 2009
USA PRESIDENT BARACK OBAMA TO VISIT AFRICA SOON
According to information in our disposal, His Excellence President Barack Obama, the 44th American President and the first African-American president in USA, will be visiting Africa from April 21 this year.
Rwanda is among the first African countries that Barack Obama will visit this month when he starts his first tour of Africa as US president. There is no doubt that President Obama will first visit Kenya before visiting any other African country to show his homage of his motherland country.
Although an American,Barack Obama is also an African by heritage. His father was a Kenyan who maried an american woman and begot Obama during his stay in USA as an international student. Obama has never lost touch with his African heritage. He had been visiting his grand parents in Kenya before he became the strongest man on the planet.
The African countries expected to be visited by Obama are Kenya, Uganda, Rwanda, Swaziland, and South Africa.
During his short visit in Rwanda, Obama will no doubt condamn the perpetrators of genocide against Tutsis and the western complicity and their indifference as they watched for 100 days while Tutsis were being slaughtered day by day. The month of April is a crucial and very sensitive period in Rwanda, and Obama will undoubtedly make notice of that tragedy.
However, genocide will not be the only item on discussion table with the Rwandan president Paul Kagame, investment and Rwanda's development are also expected to be on Paul Kagame's agenda.
President Obama knows that Rwanda has proven to be one of the best African countries for not only good governance but also for security, business and good investment climat.
America is well known for its support for Rwanda. However, one might bet that Obama will most probably bring up the question of DRC and Rwanda's role in the ongoing conflict in DRCongo, particularly the issue of general Nkunda. It should not surprise anyone though if Obama commended Rwanda for helping Kabila to dismantle the FDLR Hutus genocidaire forces in Congo.
It remains to be seen if Obama administration will continue supporting Rwanda as did his predecessors. But, all indications seem to confirm that the relationship between those two countries will most probably continue, because under the current Rwandan regime, Rwanda has continued to earn respect of the International community, why not of the United States of America. After all, Obama is an African, why would he not support one of the African countries that has badly and injustly suffered western indifference?
Journal Minembwe
Akim